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Les évêques au synode veulent amender un document de travail

Des évêques réunis pour le synode sur la famille. © /AP/ANDREW MEDICHINI
Des évêques réunis pour le synode sur la famille. © /AP/ANDREW MEDICHINI


Publié le 09.10.2015


Les évêques participant au synode sur la famille ont déploré vendredi après une semaine de réunions que le document sur lequel ils travaillent soit trop pessimiste sur la famille contemporaine. Ils estiment également qu'il est trop "eurocentré".

Treize groupes de travail en diverses langues ont envoyé vendredi au secrétariat général du synode plus de deux cents propositions d'amendements de la première partie de "l'instrumentum laboris", qu'ils ont beaucoup critiquée.

"Nous ne devons pas avoir la prétention d'être des psychologues, des sociologues, des économistes", a critiqué l'évêque canadien Paul-André Durocher. Il a fustigé, dans un rapport résumant les travaux de son groupe francophone, un vocabulaire trop sociologique qui n'exprimerait pas assez la foi chrétienne et la confiance.

"La famille d'aujourd'hui est un lieu où tout ne pas va pas mal et demeure une école d'humanité", a martelé le jésuite François-Xavier Dumortier, rapporteur d'un autre groupe. "Au lieu de parler de crises, nous devrions parler d'ombres et de lumières" sur la famille, a résumé le président de la conférence épiscopale américaine, Mgr Joseph Edward Kurtz.

Le terme "défis", qui revient à de nombreuses reprises, a été aussi fortement critiqué, et les intervenants du Sud ont regretté "l'eurocentrisme" du texte.

Décisions décentralisées

Cette première partie de l'instrumentum laboris a été jugée "très mauvaise", "un fourre-tout" qui se contente de décliner "une avalanche de problèmes", a résumé Romilda Ferrauto, auditrice chargée de révéler aux journalistes la teneur des travaux de ces groupes à huis clos.

La suggestion a été faite de décentraliser certaines décisions au niveau des évêques et des conférences épiscopales locales, tant la diversité des situations des familles est apparue de manière éclatante. Certains ont déploré que le rôle de l'homme dans la famille en tant qu'"époux et père soit minoré ou oublié".

Les "théories du genre" ont été largement critiquées comme "cherchant à imposer un point de vue qui dissout la famille, la parentalité, l'amour humain".

Les "technologies bioéthiques" ont été aussi condamnées : "Le clonage, les mères-porteuses, la manipulation génétique jusque dans les cellules germinales, tout cela risque de créer un monde où nous ne pourrons même plus dire ce que c'est que d'être humain", a mis en garde dans son rapport un groupe francophone.

Certaine impatience

Selon Romilda Ferrauto, l'atmosphère des travaux est "plus sereine" qu'au premier synode d'octobre 2014, en raison de la réaffirmation de la doctrine classique de l'Eglise par le pape François.

Mais beaucoup de prélats s'impatientent, et 80 % au moins des participants veulent que le synode "débouche sur quelque chose" dans les deux prochaines semaines.

Les passages les plus explosifs sur les divorcés et les homosexuels devraient être examinés dans la dernière semaine par les groupes lingusitiques.

ats, afp

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