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Les médecins n'ont trouvé "aucun poison" chez l'opposant Navalny

Une ONG tente de faire hospitaliser Alexeï Navalny en Allemagne. © KEYSTONE/AP/Dmitri Lovetsky
Une ONG tente de faire hospitaliser Alexeï Navalny en Allemagne. © KEYSTONE/AP/Dmitri Lovetsky
Une ONG tente de faire hospitaliser Alexeï Navalny en Allemagne. © KEYSTONE/AP/Dmitri Lovetsky
Une ONG tente de faire hospitaliser Alexeï Navalny en Allemagne. © KEYSTONE/AP/Dmitri Lovetsky
Une manifestante soutient Navalny en brandissant un poster qui dit "le poison est l'arme des femmes, des lâches et des eunuques". © KEYSTONE/AP/Elena Ignatyeva
Une manifestante soutient Navalny en brandissant un poster qui dit "le poison est l'arme des femmes, des lâches et des eunuques". © KEYSTONE/AP/Elena Ignatyeva
Les médecins font "plus que tout leur possible" pour sauver la vie de l'opposant Alexei Navalny, a déclaré aux journalistes Anatoli Kalinitchenko, le vice-directeur de l'hôpital des urgences n°1 d'Omsk. Ici, des images de l'hospitalisation transmises sur les réseaux sociaux. © KEYSTONE/EPA/SERGEI CHIRIKOV
Les médecins font "plus que tout leur possible" pour sauver la vie de l'opposant Alexei Navalny, a déclaré aux journalistes Anatoli Kalinitchenko, le vice-directeur de l'hôpital des urgences n°1 d'Omsk. Ici, des images de l'hospitalisation transmises sur les réseaux sociaux. © KEYSTONE/EPA/SERGEI CHIRIKOV
Un avion a décollé de Berlin pour récupérer l'opposant russe Alexei Navalny, qui pourrait avoir subi un empoisonnement. Ici, des images de son hospitalisation à Omsk transmises sur les réseaux sociaux. © KEYSTONE/EPA/SERGEI CHIRIKOV
Un avion a décollé de Berlin pour récupérer l'opposant russe Alexei Navalny, qui pourrait avoir subi un empoisonnement. Ici, des images de son hospitalisation à Omsk transmises sur les réseaux sociaux. © KEYSTONE/EPA/SERGEI CHIRIKOV
Les médecins "ne croient pas que Navalny ait souffert d'un emposionnement". © KEYSTONE/EPA/MAXIM KARMAYEV
Les médecins "ne croient pas que Navalny ait souffert d'un emposionnement". © KEYSTONE/EPA/MAXIM KARMAYEV


Publié le 21.08.2020


Les médecins soignant le principal opposant russe Alexeï Navalny, en réanimation après avoir fait un malaise, ont dit vendredi n'avoir trouvé "aucun poison" dans son organisme. Ses proches ont de leur côté dénoncé le refus de le transférer à l'étranger.

La famille et les alliés de M. Navalny, 44 ans, ont qualifié ce refus de "menace pour la vie" de l'opposant, alors qu'un avion médicalisé affrété par une ONG a atterri vendredi à Omsk, en Sibérie occidentale, avec l'espoir de l'amener en Allemagne.

Berlin et Paris avaient offert jeudi "toute aide médicale" à l'opposant, tout en appelant à faire la lumière sur les circonstances ayant conduit à son hospitalisation en réanimation, plongé dans un coma naturel et relié à un respirateur artificiel. Ses alliés sont persuadés qu'il a été victime d'un "empoisonnement intentionnel", "avec quelque chose de mélangé à son thé".

"Aucun poison identifié"

"A ce jour, aucun poison n'a été identifié dans le sang et l'urine, il n'y a pas de traces d'une telle présence", a toutefois déclaré aux journalistes Anatoli Kalinitchenko, le vice-directeur de l'hôpital des urgences n°1 d'Omsk où l'opposant a été admis.

"Nous ne croyons pas qu'il ait souffert d'un empoisonnement", a-t-il poursuivi. Selon lui, l'état de M. Navalny est "instable", ce qui ne permet pas pour le moment son transfert à l'étranger.

Le médecin en chef de l'hôpital, Alexandre Mourakhovski, a lui aussi jugé "prématurée" la question d'un transfert avant "une stabilisation complète du patient". Selon lui, l'hôpital doit régler "certaines questions juridiques" avant de laisser des médecins européens voir M. Navalny. Des spécialistes de Moscou sont arrivés durant la nuit pour l'examiner.

Les médecins ont dit travailler sur cinq hypothèses pour le diagnostic de M. Navalny et que les tests allaient se poursuivre pendant deux jours. Il n'y a pas eu de complications durant la nuit et l'état de santé de l'opposant s'est légèrement amélioré vendredi matin, bien qu'il soit encore inconscient, selon M. Mourakhovski.

"Décision politique"

Le refus de transférer M. Navalny à l'étranger a été dénoncé par son bras droit Léonid Volkov comme une "décision politique et non pas médicale". "Ils attendent que les toxines sortent et cessent d'être détectables dans le corps. Il n'y a ni diagnostic, ni analyse. La vie d'Alexeï est en grand danger", a-t-il écrit sur Twitter.

La porte-parole de l'opposant, Kira Iarmych, a estimé pour sa part qu'il serait "mortellement dangereux" de le laisser dans l'hôpital "non équipé" d'Omsk. "Nous ne pouvons pas faire confiance à cet hôpital et nous exigeons qu'il nous soit rendu afin que nous puissions le faire soigner dans un hôpital indépendant", a également affirmé la femme de l'opposant, Ioulia Navalnaïa.

L'ambassade américaine à Moscou a estimé que si la thèse de l'empoisonnement était avérée, ce serait "un moment grave pour la Russie".

Déjà victime d'attaques

Principal opposant au Kremlin, dont les publications dénonçant la corruption des élites russes sont abondamment partagées sur les réseaux sociaux, Alexeï Navalny a déjà été victime d'attaques physiques. En 2017, il avait été aspergé d'un produit antiseptique dans les yeux à la sortie de son bureau à Moscou.

En juillet 2019, tandis qu'il purgeait une courte peine de prison, il avait été traité à l'hôpital après avoir soudainement souffert d'abcès sur le haut du corps, dénonçant un empoisonnement alors que les autorités évoquaient une "réaction allergique".

L'opposant a plusieurs fois été condamné à de courtes peines de prison par le passé, notamment en raison de l'organisation de manifestations. Son organisation et ses partisans font régulièrement l'objet de pressions, arrestations et poursuites judiciaires.

Ces derniers jours, Alexeï Navalny était en campagne en faveur des candidats d'opposition pour les élections régionales de septembre. Le Kremlin a dit souhaiter à Alexeï Navalny, "comme à n'importe quel citoyen russe", un "prompt rétablissement".

De nombreux adversaires du Kremlin ont été victimes ces dernières années d'empoisonnement, en Russie ou à l'étranger. Deux cas d'empoisonnement très médiatisés ont notamment eu lieu au Royaume-Uni en 2018 et 2006 sur des ex-agents secrets russes.

ats, afp

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