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Les socialistes décident du sort de leur chef Pedro Sanchez

Une attente fébrile aux abords du siège du parti socialiste samedi à Madrid © KEYSTONE/EPA EFE/CHEMA MOYA
Une attente fébrile aux abords du siège du parti socialiste samedi à Madrid © KEYSTONE/EPA EFE/CHEMA MOYA


Publié le 01.10.2016


Les dirigeants socialistes espagnols se réunissaient samedi à huis clos pour décider du sort de leur chef Pedro Sanchez. L'ambiance était électrique aux abords du QG du parti à Madrid.

"Non c'est non !", criaient ainsi devant le siège des partisans de M. Sanchez en défendant son veto à un nouveau gouvernement du conservateur Mariano Rajoy, au pouvoir depuis fin 2011 en Espagne. Des dizaines de militants s'étaient massés devant le QG à partir du début de la matinée pour huer aux cris de "putschistes et fascistes" des opposants au secrétaire général du parti qui arrivaient au siège.

Pedro Sanchez a été visé mercredi par un coup de force d'une partie de son équipe de direction qui a démissionné en bloc pour le faire tomber. Ces dissidents s'opposent à sa stratégie de blocage du Parti populaire conservateur (PP) dirigé par Mariano Rajoy qui tente de former un nouveau gouvernement mais jusqu'ici sans succès, en raison du veto des 85 élus socialistes à la chambre des députés.

La réunion du Comité fédéral, sorte de parlement du parti socialiste comptant 300 membres, devrait permettre de décider si oui ou non le PSOE sera désormais dirigé par une direction intérimaire en remplacement de M. Sanchez et quelle sera sa position sur ce blocage.

Deux visions opposées

L'Espagne est sans nouveau gouvernement depuis neuf mois après deux scrutins législatifs, en décembre 2015 et en juin dernier, qui ont débouché sur un parlement fragmenté entre quatre formations: le PP de Mariano Rajoy, le PSOE, Podemos (gauche radicale) et Ciudadanos (centre libéral).

Or les partis n'ont plus que quelques semaines, soit jusqu'au 31 octobre prochain, pour parvenir à un compromis et investir un nouveau cabinet. S'ils échouent, le roi d'Espagne devra convoquer un nouveau scrutin pour décembre, les troisièmes législatives en un an.

Les opposants de M. Sanchez craignent que le parti ne perde encore du terrain lors de ces élections après deux défaites historiques l'ayant mené à son pire score en 137 ans d'histoire. Ils préféraient se refaire une santé dans l'opposition et laisser gouverner M. Rajoy.

Ses partisans estiment au contraire qu'en permettant à la droite de gouverner, ils font le lit de Podemos qui rêve de détrôner le PSOE comme Syriza l'a fait avec les socialistes du Pasok en Grèce.

Manoeuvre à la Corbyn

Vendredi soir, Pedro Sanchez a laissé entendre que cela serait lui ou M. Rajoy. "Si le Comité fédéral du parti décidait samedi de changer sa position et de choisir l'abstention (à M. Rajoy), il est évident que je ne pourrai pas mettre en oeuvre une décision que je ne partage pas", a-t-il ajouté, suggérant qu'il démissionnerait.

La stratégie de Pedro Sanchez n'est pas sans rappeler celle du travailliste britannique Jeremy Corbyn, adoubé il y a une semaine à Liverpool par les militants après une guerre avec l'appareil de son parti, le Labour (gauche).

ats, afp

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