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Les tests dans l'UE montrent que des efforts restent à faire

Beaucoup de banques européennes, notamment en Italie, Irlande, Espagne et Autriche, ont du pain sur la planche pour renforcer leurs fonds propres (photo symbolique). © KEYSTONE/EPA/FREDRIK VON ERICHSEN
Beaucoup de banques européennes, notamment en Italie, Irlande, Espagne et Autriche, ont du pain sur la planche pour renforcer leurs fonds propres (photo symbolique). © KEYSTONE/EPA/FREDRIK VON ERICHSEN


Publié le 31.07.2016


Des banques en Italie, Irlande, Espagne et Autriche ont obtenu les plus mauvais résultats aux tests de résistance des principales banques européennes, conduits sous l'égide de l'Autorité bancaire européenne (ABE).

Près de huit ans après la faillite de Lehman Brothers qui a entraîné une grave crise du secteur bancaire mondial, l'ABE a souligné vendredi soir qu'il restait des efforts à faire pour relancer le crédit au sein de l'Union européenne (UE), où de nombreuses banques restent entravées par des milliards d'euros de créances douteuses.

Bilan encourageant

"Bien qu'un certain nombre de banques individuelles aient clairement eu de mauvais résultats, la conclusion globale de l'Autorité bancaire européenne - à savoir que les banques européennes résisteraient bien à une autre crise - est encourageante", estime toutefois Anthony Kruizinga chez PwC.

La banque italienne Monte dei Paschi, l'autrichienne Raiffeisen, l'espagnole Banco Popular, ainsi que deux des principales banques irlandaises, ont obtenu les plus mauvais résultats à l'issue de ces "stress tests".

L'ABE, qui a conduit l'examen sur les 51 principaux groupes bancaires de l'Union européenne a dit que des efforts devaient encore être accomplis pour que le système bancaire européen dispose d'une meilleure assise en termes de capitalisation.

"Si nous reconnaissons l'importance des levées de fonds propres réalisées jusqu'à présent, ce n'est pas un bulletin de bonne santé", a dit le président de l'ABE Andrea Enria dans un communiqué. "Il y a encore des efforts à faire."

UniCredit prêt à agir

UniCredit, la première banque italienne, figure elle aussi parmi les banques ayant fini les tests avec le plus faible ratio de fonds propres durs (CET 1). Elle a dit qu'elle verrait avec les autorités de supervision s'il lui fallait prendre de nouvelles mesures de renforcement de son capital.

Les deux plus grandes banques allemandes, Deutsche Bank et Commerzbank, font également partie des douze banques qui se sont avérées les plus fragiles dans les tests, avec leur concurrente britannique Barclays.

Les résultats ont été annoncés après que Monte dei Paschi di Siena, la plus vieille banque du monde, a annoncé vendredi soir un plan de sauvetage de la dernière chance qui prévoit une augmentation de capital de cinq milliards d'euros et la cession de créances douteuses pour 9,2 milliards d'euros (10 milliards de francs).

Les tests de l'ABE, qui visaient à mesurer la capacité des principales banques de l'UE à résister à un choc économique théorique sur une durée de trois ans, ont fait ressortir que dans ce scénario défavorable simulé, la banque italienne présenterait un ratio de fonds propres durs négatif de 2,44%.

Troisième série

Cette série de tests est la troisième conduite sur les banques de l'UE depuis la crise financière de 2008, qui avait nécessité le renflouement sur fonds publics de banques dans plusieurs pays du bloc. Mais cette fois, ils ne comportaient pas de seuil d'échec ou de réussite.

Les analystes ont fixé un seuil officieux de succès correspondant à une ratio de fonds propres durs de 5,5%, le plancher retenu lors des tests conduits l'année dernière.

Les tests reposaient sur des scénarios incluant une chute du produit intérieur brut (PIB) de l'Union européenne de 7,1% par rapport au scénario de référence sur les trois prochaines années et sur une baisse de 20% des revenus d'intérêt.

Impact des litiges

Comme Monte dei Paschi, l'irlandaise Allied Irish Banks affiche un ratio inférieur au plancher officieux, à 4,31%.

Les investisseurs surveilleront aussi de près les établissements qui affichent un ratio de fonds propres rapportés aux risques pondérés des actifs inférieur à 7%, seuil de déclenchement des dépréciations des obligations subordonnées émises par les banques pour renforcer leurs fonds propres.

Banco Popular, Bank of Ireland et Raiffeisen ont toutes les trois terminé les tests avec un ratio inférieur à ce niveau, à 6,62%, 6,15% et 6,12% respectivement.

Deutsche Bank et Commerzbank ont toutes deux affiché un ratio inférieur à 8%, même si Deutsche Bank a affirmé que le sien atteindrait au moins 12,5% d'ici à la fin de 2018.

Sur les 51 banques concernées, 37 étaient basés dans la zone euro et supervisées par la Banque centrale européenne (BCE), qui a dit que ces tests reflétaient un secteur bancaire mieux armé.

ats, reu

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