La Liberté

Maurer défend le travail des gardes-frontière à Chiasso

La Suisse n'a pas durci sa politique d'accueil des réfugiés, affirme Ueli Maurer (archives). © KEYSTONE/LUKAS LEHMANN
La Suisse n'a pas durci sa politique d'accueil des réfugiés, affirme Ueli Maurer (archives). © KEYSTONE/LUKAS LEHMANN


Publié le 26.08.2016


Le conseiller fédéral UDC Ueli Maurer, rejetant les critiques, a défendu jeudi l'action des gardes-frontière suisses au Tessin. Selon lui, ils ne font qu'appliquer la loi, lorsqu'ils renvoient vers l'Italie les demandeurs d'asile en transit.

"Tout est correct", déclare M. Maurer dans un entretien donné à plusieurs médias. Il balaye les assertions affirmant que les gardes-frontière auraient refusé à certains migrants de leur laisser demander l'asile en Suisse. "Ce n'est pas vrai", lance-t-il.

Le ministre des finances, en charge du corps des gardes-frontière, affirme qu'il n'y a eu aucun durcissement de la pratique. "Beaucoup de réfugiés ne demandent pas l'asile, mais veulent aller en Allemagne", explique-t-il. En application des accords de Dublin, ces personnes sont expulsées, poursuit-il.

Quelque 500 migrants, arrêtés à la frontière suisse, sont bloqués à Côme, en Italie, depuis la mi-juillet. Cette situation provoque des remous, notamment parmi les politiciens.

Appel des gardes-frontière

Le syndicat du personnel de la douane et des gardes-frontière, Garanto, a également réagi jeudi soir. Dans un communiqué, il appelle M. Maurer à la rescousse. Les gardes-frontière demandent que le conseiller fédéral explique leur action à la population. Ils réclament également des traducteurs.

Les accusations de ne pas respecter la loi sur l'asile à Chiasso et de choisir arbitrairement de laisser entrer ou non des migrants en Suisse sont lourdes à porter pour le personnel, note Garanto. Le syndicat ne comprend pas la raison pour laquelle les responsables n'ont pas encore informé la population et les ONG de manière transparente et ouverte sur le travail accompli à la frontière.

Les responsables au niveau fédéral "s'en fichent" alors que dans d'autres pays, on informerait d'office clairement. Et ce sont les gardes-frontière en première ligne au Tessin qui en paient le prix, déplore le syndicat.

Soutien de Gobi

M. Maurer rappelle, comme il l'avait fait lors d'une réunion avec le ministre italien de l'intérieur, que l'Italie, en tant que membre des accords de Schengen, a la charge de déplacer les migrants refoulés à la frontière suisse. "Nous voulons que ces gens soient pris en charge et non pas qu'ils attendent n'importe où à la frontière", ajoute-t-il, soulignant toutefois que la coopération avec Rome s'est nettement améliorée.

Le ministre tessinois de la sécurité, Norman Gobbi, défend également dans une interview à Schweizer Illustrierten les refoulements. "Un migrant ne peut pas choisir où il veut vivre. Cela viole la loi", déclare-t-il.

L'élu de la Lega dei Ticinesi aimerait que la police militaire soit déployée à la frontière en soutien. Les gardes-frontière sont actuellement épaulés par des "collègues de tout le Tessin". Mais ces derniers doivent retourner à leurs propres tâches, remarque-t-il.

ats

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11