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Merkel remporte son pari, terni par la poussée de l'extrême droite

Angela Merkel espère pouvoir constituer un gouvernement stable avant Noël. © KEYSTONE/AP Pool Reuters/PAWEL KOPCZYNSKI
Angela Merkel espère pouvoir constituer un gouvernement stable avant Noël. © KEYSTONE/AP Pool Reuters/PAWEL KOPCZYNSKI
Angela Merkel apparaît comme garante d'une certaine stabilité. © KEYSTONE/AP/MATTHIAS SCHRADER
Angela Merkel apparaît comme garante d'une certaine stabilité. © KEYSTONE/AP/MATTHIAS SCHRADER
Angela Merkel et son époux Joachim Sauer se sont rendus à pied au bureau de vote à Berlin. © KEYSTONE/AP/MARTIN MEISSNER
Angela Merkel et son époux Joachim Sauer se sont rendus à pied au bureau de vote à Berlin. © KEYSTONE/AP/MARTIN MEISSNER


Publié le 24.09.2017


Les unions conservatrices d'Angela Merkel ont remporté les élections législatives de dimanche en Allemagne. Mais la fête est gâchée par l'entrée historique de la droite nationaliste au Bundestag et la quête d'une majorité qui s'annonce compliquée.

D'après les projections de la chaîne ARD, le bloc CDU-CSU de la chancelière est donné vainqueur du scrutin avec 32,9% des voix. C'est moins que le précédent plus bas historique déjà atteint par Mme Merkel en 2009 (33,8%) et très en deça des 41,5% obtenus il y a quatre ans.

Son succès est terni par la poussée de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD). Selon les sondages à la sortie des urnes, l'AfD a pris un million de voix à la CDU-CSU, 400'000 aux sociaux-démocrates du SPD et encore un million parmi les abstentionnistes. Elle a réussi ses meilleurs scores dans l'ex-RDA avec près de 23% des voix, soit 17 points de plus qu'en 2013.

Critiques à l'interne

L'arrivée au Bundestag de députés nationalistes et anti-immigration est un "grand défi" pour l'Allemagne, a reconnu la chancelière qui a admis qu'elle avait espéré un meilleur résultat. Mais elle a ajouté qu'aucune coalition n'était possible sans la CDU-CSU et que son parti a clairement obtenu un mandat pour former le prochain gouvernement.

Au pouvoir depuis 2005, Mme Merkel ne va pas échapper à un vif débat en interne, où l'aile droite de son parti critique depuis des mois sa politique d'ouverture à plus d'un million de réfugiés et, de manière générale, une politique trop centriste. Dès dimanche soir, les appels à un virage à droite ont émergé, notamment de la CSU bavaroise.

Le SPD dans l'opposition

Le SPD est donné à 20,6%, un score historiquement bas. Les électeurs ont envoyé un message clair pour retourner dans l'opposition, a assuré le chef de file du SPD, Martin Schulz.

"Ce qui nous déprime tous en particulier, c'est la force de l'AfD, qui ramène pour la première fois un parti de droite dure au Parlement dans une telle de position de force. C'est un tournant", a-t-il déploré. Il a promis de se battre au Bundestag pour ses "valeurs et principes de tolérance, du respect".

L'AfD troisième

Avec 13% des voix, l'AfD devient pour sa part la troisième force du parlement. "Le futur gouvernement, quel qu'il soit, devrait se préparer à des temps difficiles", s'est réjoui Alexander Gauland, un des deux chefs de file du parti.

"Nous allons changer ce pays (...) Nous allons faire la chasse à Madame Merkel. Nous allons récupérer notre pays", a-t-il ajouté. Alors qu'il avait échoué aux portes du Bundestag en 2013, il devance désormais la gauche radicale Die Linke, les libéraux du FDP et les Verts, tous autour de 9-10%.

Coalition "jamaïcaine" ?

Angela Merkel s'est dite confiante d'avoir un gouvernement stable avant Noël. Elle est prête à discuter dès lundi avec le SPD, assurant qu'"il s'agit d'une question de responsabilité, une question pratique et non théorique".

Faute d'accord, la chancelière devrait tenter de former une coalition à trois avec les libéraux et les Verts. Mais la tâche s'annonce ardue en raison des divergences sur l'avenir du diesel ou l'immigration.

Reste qu'une coalition "jamaïcaine" ne recueille les faveurs que de 23% des électeurs, selon un sondage de l'ARD.

ats, reu, afp

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