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Mesures d'économies fixées par Berne "très difficiles à gérer"

Martin Vetterli parle d'un "contrat social" qui lie le monde de la recherche et le contribuable (archives). © KEYSTONE/MANUEL LOPEZ
Martin Vetterli parle d'un "contrat social" qui lie le monde de la recherche et le contribuable (archives). © KEYSTONE/MANUEL LOPEZ


Publié le 19.05.2017


Le domaine des EPF se voit raboter son budget de 90 millions par an entre 2018 et 2020. Pour le président de l'EPFL Martin Vetterli, ces mesures d'économies sont "très difficiles à gérer". Il fait part de sa déroute vendredi dans L'Agefi.

"La logique du stop&go est très délétaire au fonctionnement de la formation, de la recherche et de l'innovation", déclare celui qui est à la tête de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne depuis 100 jours.

Il y a six mois, des moyens supplémentaires ont été attribués à la science des données ("data sciences"), les budgets rallongés de 160 millions, des projets et un nouveau master ont été lancés. Puis Berne revient en arrière et coupe dans le budget annuel qui s'élève à environ 2,5 milliards. "C'est difficilement gérable".

Même si Martin Vetterli concède que le domaine des EPF a "un bon engagement public pour la formation et la recherche", une grande responsabilité lui incombe, à savoir "bien utiliser l'argent qu'on nous donne". Le successeur de Patrick Aebischer évoque un "contrat social" qui lie le monde de la recherche et le contribuable.

Pour que les EPF fassent honneur à leur devoir, de la constance dans les budgets est indispensable, souligne-t-il. "Si on nous dit qu'un domaine est important pour l'économie, et que nous nous y engageons, il faut tenir le cap".

"Pas helvético-compatible"

Autre point abordé avec l'ingénieur, la localisation du Conseil des EPF à Zurich, qui n'est "pas helvético-compatible". La structure doit être basée à Berne, comme il en a lui-même fait la demande. Une institution fédérale doit se trouver en terrain neutre et près de la scène politique.

"Quand je présidais le FNS (Fonds national suisse), à Berne, si j'avais proposé de le déplacer à Genève, cela aurait créé un tollé", illustre Martin Vetterli en guise de comparaison.

Tournant numérique

Interrogé sur les collaborations entre le domaine de la recherche et l'économie, il les juge certes bonnes, mais relève un potentiel d'amélioration. Le tournant numérique représente "le genre de période où le monde académique a une grande responsabilité d'aider le tissu économique".

D'après le président de l'EPFL, les PME basées uniquement en Suisse n'ont pas toujours conscience des mutations à l'oeuvre et peinent à les anticiper, notamment dans le secteur des transports, faisant allusion à l'arrivée d'Uber.

ats

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