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Neuf civils tués par une attaque aérienne sur une ville rebelle de Syrie

La Ghouta orientale compte une des quatre "zones de désescalade" qui devaient se mettre en place. Ici, une femme faisant la cuisine dans une maison où sa famille s'est réfugiée après avoir été chassée de plusieurs endroits par les bombardements. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED BADRA
La Ghouta orientale compte une des quatre "zones de désescalade" qui devaient se mettre en place. Ici, une femme faisant la cuisine dans une maison où sa famille s'est réfugiée après avoir été chassée de plusieurs endroits  par les bombardements. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED BADRA


Publié le 25.07.2017


Neuf civils ont été tués dans la nuit de lundi à mardi par un bombardement aérien sur une ville rebelle de Syrie près de Damas, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Cinq enfants figurent au rang des victimes.

"Au moins quatre enfants et une femme figurent parmi les tués", a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. L'hôpital local a confirmé ce bilan. La Défense civile, organisation de secours opérant dans cette zone, fait elle état de cinq enfants et deux femmes au nombre des tués.

Le correspondant de l'AFP dans la Ghouta orientale, région où se situe Arbin, a indiqué que la frappe aérienne a été si puissante qu'elle a été entendue jusque dans plusieurs villes des alentours. Les médias officiels syriens n'ont de leur côté rien dit de ces raids.

Responsabilité russe?

L'attaque a visé vers 23h30 locales (22h30 en Suisse) la ville d'Arbin contrôlée par l'opposition au président Bachar al-Assad. Le directeur de l'OSDH a affirmé que des avions russes ou du régime syrien ont mené ce bombardement, qui a également blessé 30 personnes. Ces raids ont eu lieu en dépit d'une trêve censée être entrée en vigueur samedi midi.

Un responsable militaire russe a assuré mardi que les informations "sur une frappe présumée dans la soirée du 24 juillet dans la zone de désescalade de la Ghouta orientale étaient un mensonge destiné à discréditer le processus de paix".

Le centre russe de réconciliation des belligérants en Syrie a livré plus de 10'000 tonnes de produits d'alimentation et de médicaments nécessaires, selon le ministère russe de la Défense. Les trois camions sont arrivés à Douma.

"Zone de désescalade"

La Ghouta orientale compte une des quatre "zones de désescalade" qui devaient se mettre en place à l'issue de discussions en mai sous le parrainage de la Turquie, soutien des rebelles d'une part et de la Russie et de l'Iran, alliés du régime d'autre part.

L'armée syrienne avait annoncé le 22 juillet qu'elle ne menait plus de combats dans certaines "zones" de Ghouta orientale, quelques heures après l'annonce par Moscou d'un accord pour sécuriser cette enclave rebelle assiégée près de Damas. Mais les avions du régime ont continué à mener des bombardements, notamment lundi soir au coucher du soleil, selon l'OSDH.

"C'est la première fois que des civils sont tués dans la Ghouta orientale depuis le début du cessez-le-feu", a indiqué M. Abdel Rahmane.

Postes de contrôle

Les Russes ont affirmé lundi avoir déployé deux postes de contrôle et quatre de surveillance pour faire respecter la trêve que Moscou soutient avoir signé avec des groupes rebelles insurgés. Aucune faction rebelle n'a confirmé un tel accord.

Par ailleurs, le quotidien syrien progouvernemental Al-Watan a affirmé lundi que les zones de la Ghouta orientale contrôlées par l'ancienne branche d'Al-Qaïda, aujourd'hui présente dans la coalition Tahrir al-Cham, étaient exclues de la trêve. Ces organisations contrôlent Arbin.

Plus de 330'000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la guerre en mars 2011. Le conflit a éclaté après la répression meurtrière par le régime de Assad de manifestations pacifiques en faveur de mesures démocratiques.

ats, afp, reu

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