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Nouvelle "grève des femmes" pour défendre le droit à l'avortement

Lors de la deuxième édition de "grève des femmes" en Pologne, les manifestantes ont dénoncé "l'ingérence de l'Eglise dans la politique" et "les violations des droits de la femme". © KEYSTONE/EPA PAP/JAKUB KAMINSKI
Lors de la deuxième édition de "grève des femmes" en Pologne, les manifestantes ont dénoncé "l'ingérence de l'Eglise dans la politique" et "les violations des droits de la femme". © KEYSTONE/EPA PAP/JAKUB KAMINSKI


Publié le 24.10.2016


Vêtues de noir et portant des parapluies, des milliers de Polonaises ont manifesté lundi, dans plusieurs villes, contre de nouvelles initiatives visant à limiter le droit à l'avortement. La Pologne figure parmi les pays les plus restrictifs d'Europe en la matière.

Lors de cette deuxième édition de "grève des femmes", les manifestantes ont dénoncé "l'ingérence de l'Eglise dans la politique" et "les violations des droits de la femme". Elles se sont également insurgées face à "l'inaction de l'état dans ce domaine".

"A l'heure actuelle, l'Eglise s'ingère dans la politique et dans le droit du pays. Elle fait du chantage aux partis politiques et elle se mêle d'affaires qui ne devraient pas la concerner", a déclaré Bozena Przyluska, une des organisatrices. "Nous nous battons entre autres pour un État laïc, pour le droit à la contraception ou encore pour l'égalité des droits entre hommes et femmes au sujet des salaires", a expliqué Kamila Majer, une autre organisatrice.

"Nous avons réussi à faire rejeter une loi absurde et par conséquent la tension dans le pays est retombée. Mais c'est justement maintenant que le pouvoir peut en profiter pour faire passer une nouvelle loi, peut-être moins absurde, mais tout aussi inacceptable. Nous ne sommes pas d'accord pour ça!" a déclaré lundi Aleksandra Sekula, l'une des féministes dans la manifestation.

Nouvelle loi restrictive

La première journée de "grève des femmes" avait eu lieu le 3 octobre. Trois jours plus tard, sous le poids des manifestations massives auxquelles ont participé quelque 100'000 femmes dans tout le pays, le gouvernement conservateur populiste de Droit et Justice (PiS) avait fini par rejeter un projet de loi interdisant pratiquement l'avortement.

Toutefois, quelques jours après le rejet du projet de loi, le président de PiS Jaroslaw Kaczynski avait déclaré que son parti souhaitait toujours limiter l'accès à l'avortement, "même lorsque l'enfant est condamné à mort" afin "qu'il puisse être baptisé".

La loi polonaise actuelle, parmi les plus restrictives en Europe, n'autorise l'avortement que dans trois cas: risque pour la vie ou la santé de la mère, examen prénatal indiquant une grave pathologie irréversible chez l'embryon et grossesse résultant d'un viol ou d'un inceste.

ats, afp

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