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Nouvelles scènes de chaos au Parlement de Hong Kong

La semaine dernière, la députée indépendantiste Yau Wai-ching avait brandi une bannière proclamant que "Hong Kong n'est pas la Chine". © KEYSTONE/AP/KIN CHEUNG
La semaine dernière, la députée indépendantiste Yau Wai-ching avait brandi une bannière proclamant que "Hong Kong n'est pas la Chine". © KEYSTONE/AP/KIN CHEUNG


Publié le 19.10.2016


Le Parlement de Hong Kong a de nouveau été le théâtre de scènes de chaos mercredi. Les partisans de Pékin ont voulu bloquer la prestation de serment de deux députés prônant le divorce avec la Chine.

Les tensions sont fortes dans l'ancienne colonie britannique, où de nombreux habitants ont l'impression que Pékin renforce sa mainmise. Les législatives de septembre ont débouché sur l'élection d'une poignée de candidats demandant une plus grande autonomie vis-à-vis de la Chine, deux ans après les grandes manifestations prodémocratie de l'automne 2014.

Hong Kong jouit d'une semi-autonomie, en vertu du principe "Un pays, deux systèmes", qui avait présidé à la rétrocession à Pékin du petit territoire en 1997.

La semaine dernière, lors de l'intronisation du Conseil Législatif (LegCo) entrant, la prestation de serment des nouveaux députés indépendantistes Yau Wai-ching et Baggio Leung avait été rejetée au motif qu'ils s'étaient drapés dans une bannière proclamant que "Hong Kong n'est pas la Chine". Le serment stipule que Hong Kong est une région administrative spéciale de la Chine.

Pas d'excuses

Les deux élus avaient également refusé de prononcer correctement le mot Chine. Mme Yau avait été entendue en train d'émettre un jeu de mots vulgaire aux dépens de Pékin.

Ils ont été autorisés à prêter serment à nouveau mercredi mais le moment venu, les partisans de Pékin ont quitté le LegCo. Ce qui a motivé une suspension de séance pour défaut de quorum et une empoignade verbale entre partisans et adversaires de Pékin devant le Parlement.

Les premier demandaient aux deux députés de s'excuser pour leur comportement de la semaine précédente, les intéressés refusant tout net. "Nous avons un mandat du peuple pour rentrer au LegCo", a déclaré M. Baggio alors que les pro-Pékin scandaient "Excusez vous" et piétinaient leurs portraits. Les deux députés ont finalement pu prêter serment avant que la séance ne soit ajournée.

Malgré une mobilisation très forte pour réclamer un véritable suffrage universel lors de l'élection du chef du gouvernement hongkongais en 2017, Pékin avait en 2014 refusé de céder le moindre centimètre carré de terrain.

La Chine avait averti au moment des législatives de septembre qu'elle ne tolérerait pas que l'indépendance soit discutée "dans et en dehors" du LegCo.

ats, afp

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