La Liberté

Paul Krugman remercie la BNS pour l'expérience des taux négatifs

Le prix Nobel d'économie Paul Krugman estime que la Suisse explore de nouveaux territoires en matière de politique monétaire (archives). © KEYSTONE/EPA ANA-MPA/PANTELIS SAITAS
Le prix Nobel d'économie Paul Krugman estime que la Suisse explore de nouveaux territoires en matière de politique monétaire (archives). © KEYSTONE/EPA ANA-MPA/PANTELIS SAITAS


Publié le 25.09.2016


En instaurant des taux d'intérêt négatifs, la BNS a démontré qu'il existe davantage de marge de manoeuvre que prévu en matière de taux d'intérêt, salue l'économiste américain Paul Krugman. Lui-même pensait que les gens accumuleraient des liquidités.

Le prix Nobel d'Economie se montre reconnaissant envers la Suisse, qui "explore de nouveaux territoires", a-t-il déclaré dans une interview accordée à la NZZ am Sonntag. "D'un point de vue académique, j'adore ça".

Il a cependant mis en garde contre l'inflation faible, voire négative que connaît la Suisse. Selon des prévisions de la Banque nationale suisse (BNS), les prix devraient cette année baisser de 0,4%. Pour 2017, un renchérissement positif, mais faible, de 0,2%, est attendu.

Pas de marge de manoeuvre

Selon Paul Krugman, des taux d'inflation positifs ont l'avantage de donner la marge de manoeuvre nécessaire aux banques centrales pour pouvoir répondre à une crise de manière déterminée. Si un crash financier devait par exemple aujourd'hui survenir en France, la Suisse serait durement touchée, estime le prix Nobel américain. "Il serait difficile à la BNS de réagir en matière de politique monétaire".

Selon lui, les taux d'intérêt négatifs ne peuvent vraisemblablement pas encore baisser de manière significative. Paul Krugman conseille donc plutôt une politique monétaire accommodante, couplée à des dépenses publiques permettant de stimuler l'économie, même s'il concède qu'une telle solution serait politiquement difficile à mettre en oeuvre. "La Suisse ne va pas assez mal pour ça".

Plus globalement, l'économiste se montre préoccupé des faibles taux d'intérêt, notamment aux Etats-Unis, et donc de la marge de manoeuvre réduite des banques centrales. En outre, la réponse intellectuelle à la crise financière a été faible, conclut-il.

ats

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11