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PCistes et soldats en renfort au HIB à Payerne (VD)

Une cinquantaine d'astreints de la protection civile et de militaires de la troupe sanitaire sont actuellement en appui à l'Hôpital intercantonal de la Broye (HIB). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Une cinquantaine d'astreints de la protection civile et de militaires de la troupe sanitaire sont actuellement en appui à l'Hôpital intercantonal de la Broye (HIB). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON


Publié le 06.04.2020


Depuis le 23 mars, l'Hôpital intercantonal de Payerne (HIB) peut compter sur le soutien logistique d'une trentaine d'astreints de la PC rejoints par une quinzaine de militaires. Heureux d'être utiles, ces renforts sont aussi très appréciés du personnel hospitalier.

Au HIB, 27 "PCistes" interviennent depuis le 23 mars par tournus pour des tâches non médicales: triage, logistique, cuisine, nettoyage des urgences, transport d'analyse et d'échantillons, a expliqué lundi à Keystone-ATS Louis-Henri Delarageaz, commandant de la protection civile (PC) vaudoise. Celle-ci dispose de 1200 hommes, dont 150 engagés dans les hôpitaux.

"Nous sommes contents que l'armée soit arrivée pour reprendre des tâches médicales. Notre personnel n'y était pas préparé. Passé ce premier choc, il est très content d'être utile", a-t-il relevé.

Beaucoup de ressources

Depuis lundi dernier, une quinzaine de militaires, dont un aux soins intensifs, complètent en effet le dispositif et soutiennent les équipes infirmières, a expliqué le lieutenant-colonel EMG Raoul Barca, commandant du bataillon hôpital 2, formation sanitaire composée de 900 soldats.

Les patients âgés atteints de plusieurs pathologies demandent beaucoup de ressources. Instruits, formés, les militaires travaillent en équipe mixte. Ils sont capables de prendre les signes vitaux, de faire des prises de sang, de prodiguer des soins d'hygiène pour décharger le personnel, a-t-il ajouté.

Heureux d'être utile

Parmi eux, Damien Donan, 29 ans qui a arrêté sa formation de logisticien pour rejoindre la troupe. L'appointé est au HIB depuis une semaine. Il est chargé de soins à l'étage des malades du Covid-19, où se trouvent actuellement 45 patients dont 5 aux soins intensifs.

"En tant que sanitaire, nous avons été engagés pour la Fête des vignerons, la Fête de la lutte. C'est assez déstabilisant au départ de se retrouver dans un hôpital", admet-il. Parmi ses tâches: prendre les constantes, faire la toilette, surveiller les malades. Invité à faire une intraveineuse, le jeune homme de 29 ans le fera la prochaine fois, la confiance venant avec le temps.

"Le travail est génial", s'enthousiasme-t-il. "Je suis heureux de pouvoir être utile auprès du personnel soignant qui nous fait confiance". Le plus dur? Rentrer à la caserne le soir, où la promiscuité rend plus difficile la décompression, tandis que le personnel hospitalier et les PCistes peuvent retourner chez eux.

Lourds à porter

Parmi ses camarades de l'étage Covid-19, l'astreint de la PC Joël Moret, meunier de profession, s'est lui porté volontaire pour aller au HIB. "Ce n'était pas une obligation", souligne-t-il. Mais je ne m'attendais pas à me retrouver aux milieu des patients." rit-il.

Le jeune homme qui travaille toujours en duo avec un soignant désinfecte ce que les infirmières utilisent, aide à la toilette des patients, les assoit. "Les infirmières sont contentes de notre aide, les patients peuvent être lourds", explique-t-il. "Nous jouons aussi les courroies de transmission pour les draps, le linge".

"Pour le moment, ça va, on le prend bien, il y a pire" explique le meunier. "Ma femme a eu un peu peur au début. C'est impressionnant cette maladie", confie-t-il. "Nous sommes pour le confinement total, dans mon secteur. Il faut rester à la maison, même si c'est casse-pied", lance-t-il à l'intention des personnes qui ne respectent pas les recommandations de l'OFSP.

Aide psy si nécessaire

Tant les soldats que les astreints peuvent bénéficier d'aide psychologique en cas de besoin, ont expliqué Louis-Henri Delarageaz et Raul Barca. Selon ce dernier, le nombre de soldats atteints du coronavirus est relativement faible. A la PC, on compte dix cas positifs et 21 suspects sur l'ensemble du canton, a détaillé pour sa part M.Delarageaz.

ats

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