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Plus de 60 morts dans deux attaques en Afghanistan

A Gardez, capitale de la province de Paktiya, une attaque a visé un vaste complexe abritant différentes forces de police et un centre de formation et jouxtant une université. © KEYSTONE/EPA/AHMADULLAH AHMADI
A Gardez, capitale de la province de Paktiya, une attaque a visé un vaste complexe abritant différentes forces de police et un centre de formation et jouxtant une université. © KEYSTONE/EPA/AHMADULLAH AHMADI


Publié le 17.10.2017


Deux attaques simultanées menées par les talibans ont fait au moins 66 morts et 170 blessés mardi en Afghanistan, principalement à Gardez (sud-est) ainsi qu'à Ghazni, à une centaine de kilomètres plus à l'ouest. Elles auront duré plusieurs heures.

Au moins 41 personnes dont vingt civils ont été tuées et près de 160 blessés, dont 110 civils à Gardez, capitale de la province de Paktiya, selon dernier bilan du vice-ministre de l'Intérieur, le général Murad Ali Murad.

Le vaste complexe officiel ciblé par les insurgés abrite différentes forces de police et un centre de formation et jouxte une université. L'assaut revendiqué par les talibans, qui a duré cinq heures, s'est terminé par la mort des cinq assaillants, selon ses services.

Siège du gouverneur attaqué

Simultanément, les talibans ont attaqué le siège du gouverneur de la province voisine de Ghazni. "Vingt-cinq membres des forces de sécurité et des civils ont été tués et une dizaine blessés" dans l'attaque du siège du district d'Andar, a indiqué à la presse le vice-ministre qui a dépêché un équipe d'enquête sur place.

Dans les deux cas l'assaut a commencé par l'explosion de véhicules piégés puissamment chargés, des camions et des humwees, qui ont ouvert la voie à des commandos armés.

Chaos

A l'intérieur de l'hôpital de Gardez, c'est le chaos, "des enfants, des femmes et des policiers blessés attendent dans le hall" précise un correspondant de l'AFP qui a vu aussi des corps de policiers déposés à même le sol.

Dans un rayon de plusieurs centaines de mètres autour du lieu de l'attentat, le verre jonche le sol. Les rescapés, choqués, regardent les énormes colonnes de fumée grise qui montent vers le ciel. Des incendies se sont déclarés.

Le chef de la police provinciale, le général Toryalay Abdani, a été tué dès le début de l'assaut. Le complexe qui abrite un centre d'entraînement, des forces de la police nationale, de la police des frontières et des militaires a été soufflé par la violence des explosions.

La province de Paktiya, frontalière des zones tribales du Pakistan, est un fief taliban où est également signalée une forte présence du réseau Haqqani, affilié aux insurgés et auteur de nombreuses attaques sanglantes et enlèvements.

Réseau Haqqani

Toute la région frontalière du Pakistan dans le sud-est de l'Afghanistan est une zone troublée, place-forte d'éléments armés anti-gouvernementaux comme les talibans, où transitent et circulent de part et d'autre de la Ligne Durand, entre Afghanistan et Pakistan, des membres du réseau Haqqani mais aussi d'Al-Qaïda.

Pour cette raison les forces spéciales américaines chargées de la lutte anti-terroriste ont installé une base militaire près de la ville de Khost qui entraîne et encadre une milice afghane à la réputation sulfureuse.

Une frappe de drone américaine, lundi soir, a d'ailleurs visé une réunion du réseau Haqqani dans la zone tribale pakistanaise de Kurram, frontalière de Paktiya, faisant au moins 26 morts selon des responsables locaux.

Le réseau Haqqani a également été visé récemment par une opération de l'armée pakistanaise afin de libérer une famille de cinq otages américano-canadiens enlevés et détenus depuis cinq ans.

ats, afp, reu

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