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Porcherie sur le site d'un camp de concentration pour les Roms

Des militants antiracistes d'une quinzaine de pays ont dénoncé l'existence d'une porcherie industrielle sur le site d'un ancien camp de concentration nazi pour les Roms dans le sud-ouest de la République tchèque. © KEYSTONE/EPA/MARTIN DIVISEK
Des militants antiracistes d'une quinzaine de pays ont dénoncé  l'existence d'une porcherie industrielle sur le site d'un ancien camp de concentration nazi pour les Roms dans le sud-ouest de la République tchèque. © KEYSTONE/EPA/MARTIN DIVISEK


Publié le 24.06.2017


Des militants antiracistes d'une quinzaine de pays ont dénoncé samedi l'existence d'une porcherie industrielle sur le site d'un ancien camp de concentration nazi pour les Roms, dans le sud-ouest de la République tchèque. Ils veulent qu'un mémorial la remplace.

"Il est urgent que la République tchèque n'accueille pas ce symbole négatif, mais au contraire le transforme en un symbole positif irrigué par les valeurs de dignité, d'égalité et de liberté", a déclaré à l'AFP Benjamin Abtan, président du mouvement EGAM (Europeen Grassroots Antiracist Movement).

L'existence de cette porcherie bâtie sous l'ancien régime communiste à Lety (75 km au sud de Prague) là où des centaines de Roms avaient péri en 1942-43, est régulièrement épinglée par les militants antiracistes et les défenseurs des droits de l'Homme.

"Cette porcherie est une violence qui fait écho à la discrimination, au racisme et au mépris dont les Roms sont victimes", a insisté M. Abtan, avant d'appeler à sa "destruction" et à la "construction d'un site de mémorial digne".

Pas d'opposition au déplacement

En août 2016, le ministre tchèque de la Culture Daniel Herman avait affirmé qu'un accord sur le rachat de l'établissement serait conclu "avant la fin du mandat du gouvernement, en automne 2017".

A quatre mois des législatives, la situation demeure incertaine, la capacité d'action du cabinet tripartite étant largement sapée par des dissensions internes.

Environ 1300 hommes, femmes et enfants rom de Bohême, alors sous domination nazie, sont passés entre août 1942 et mai 1943 par le camp de Lety.

Pour la plupart d'entre eux, il a été la dernière étape avant les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. Près de 330 Roms, dont au moins 241 enfants, y sont morts, notamment du typhus.

La société privée Agpi, actuel propriétaire de la porcherie, ne s'oppose pas au déplacement, à condition que l'Etat lui offre une compensation adéquate.

ats, afp

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