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Priorité aux résidents seulement à partir de 8% de chômage

Les chômeurs inscrits dans un office régional de placement devraient bénéficier d'offres exclusives à partir du 1er juillet 2018 (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Les chômeurs inscrits dans un office régional de placement devraient bénéficier d'offres exclusives à partir du 1er juillet 2018 (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON


Publié le 08.12.2017


Le Conseil fédéral fait marche arrière sur la préférence indigène. Jusqu'en 2020, les employeurs ne devront réserver temporairement leurs offres d'emploi aux offices régionaux de placement qu'à partir de 8% de chômage et pas 5%.

La réglementation doit donner une longueur d'avance aux personnes inscrites auprès du service public de l'emploi en Suisse. Elle concrétise la volonté du Parlement d'appliquer l'initiative contre l'immigration de masse en favorisant les demandeurs d'emploi déjà dans le pays. Le paquet législatif dans son ensemble entrera en vigueur le 1er juillet 2018, a décidé vendredi le Conseil fédéral.

Pendant cinq jours, les offres d'emploi ne seront visibles que par les chômeurs inscrits et les collaborateurs du service public de l'emploi. Ces derniers enverront dans les trois jours ouvrés les dossiers aux employeurs qui inviteront les candidats pour un entretien d'embauche ou pour clarifier leur aptitude. Les patrons seront libres d'engager les candidats qui font l'affaire.

L'obligation de signaler un poste vacant vaudra dans les genres de profession dont le taux de chômage national atteint au moins 5%, mais seulement à partir du 1er janvier 2020. La barre sera de 8% jusque-là.

Souhait des cantons

Le Conseil fédéral a décidé de procéder par étapes. Il justifie le changement par le souhait de divers acteurs dont les cantons. La phase transitoire permettra aux employeurs et aux cantons de faire les adaptations nécessaires à l'annonce de postes. Employeurs et services cantonaux pourront compter sur le soutien du Secrétariat d'Etat à l'économie.

Les cantons auront en plus la possibilité de demander l’introduction de l’obligation sur leur territoire si le seuil de chômage y est dépassé pour certains genres de professions.

Une série d'exceptions sont prévues. Les employeurs seront dispensés d'annonce s'ils font appel à un membre de leur famille proche, pourvoient un poste à l'interne (aussi en transformant le contrat d'un stagiaire ou d'un apprenti) et embauchent pour au plus 14 jours.

En adoptant la loi d'application de l'initiative contre l'immigration de masse, le Parlement a aussi décidé de renforcer la coopération entre les autorités cantonales chargées de l'aide sociale et le service public de l'emploi.

Faire travailler les réfugiés

Le but est de mieux mettre à profit le potentiel de la main-d'œuvre en Suisse. Les réfugiés reconnus et les personnes admises à titre provisoire qui sont employables devront être annoncés au service public de l'emploi afin de favoriser leur intégration rapide et durable sur le marché suisse du travail.

Selon le rapport explicatif, cela devrait entraîner une hausse annuelle, à moyen terme, de 8000 inscrits n'ayant pas droit à une indemnisation. Une telle augmentation accroîtrait les frais administratifs du service de l'emploi d'environ 6,4 millions de francs par an.

Par ailleurs, pour améliorer l'application de l'accord sur la libre circulation des personnes, l’autorité qui verse des prestations complémentaires à des étrangers sans activité lucrative devra le signaler aux autorités responsables en matière de migration, pour permettre un meilleur examen du droit de ces personnes à séjourner en Suisse.

ats

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