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Rajoy voudrait être reconduit au pouvoir en Espagne

Le Premier ministre Mariano Rajoy demande au Parlement espagnol d'approuver la constitution d'un gouvernement conservateur minoritaire. © KEYSTONE/EPA EFE/EMILIO NARANJO
Le Premier ministre Mariano Rajoy demande au Parlement espagnol d'approuver la constitution d'un gouvernement conservateur minoritaire. © KEYSTONE/EPA EFE/EMILIO NARANJO


Publié le 30.08.2016


Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a demandé mardi au Parlement à être reconduit à la tête du gouvernement au premier jour du débat d'investiture. Il n'aura toutefois pas assez de voix pour obtenir la confiance des députés et sortir de huit mois d'impasse.

Le vote de confiance prévu mercredi est considéré comme perdu d'avance pour le chef de l'exécutif sortant. Dans ce cas, cela déclenchera un compte à rebours de deux mois pour former un gouvernement avant la dissolution automatique du Parlement et la convocation de nouvelles élections, les troisièmes en un an.

De plus, la date choisie par M. Rajoy pour ce vote reporte un éventuel troisième scrutin au jour de Noël, le 25 décembre.

Mariano Rajoy demande à la chambre d'approuver la constitution d'un gouvernement conservateur minoritaire. "Ma proposition est la seule possibilité réelle de doter l'Espagne d'un gouvernement modéré, qui ne tente pas l'aventure radicale, de l'inefficacité et de l'incertitude", a-t-il affirmé, sans ébranler ses adversaires.

Sauf coup de théâtre...

Après deux élections législatives, en décembre 2015 puis en juin, aucune formule de gouvernement n'a pu être trouvée entre les quatre principaux partis qui siègent au parlement: le Parti Populaire de M. Rajoy, ses adversaires traditionnels socialistes, le parti de gauche radicale Podemos et son rival de centre-droit Ciudadanos.

M. Rajoy a obtenu l'appui de Ciudadanos et d'une députée des Canaries. Mais ensemble, ils ne comptent que 170 députés sur 350, soit six de moins que la majorité absolue de 176. Sauf coup de théâtre, il échouera donc mercredi.

"Un candidat fatigué"

Un second tour aura lieu vendredi où il lui suffirait de recueillir plus de "oui" que de "non" pour arracher la confiance de la chambre, mais il lui faudrait alors qu'au moins onze députés s'abstiennent. Or aucun parti d'opposition n'est prêt à l'aider.

"Nous avons écouté le discours d'un candidat fatigué et au projet épuisé", qui n'a donné aucune raison de voter pour lui, a déclaré le porte-parole du Parti socialiste (PSOE) Antonio Hernando. Le PSOE répète que ses électeurs veulent le départ de Mariano Rajoy, lui reprochant la corruption de son parti et une dure politique d'austérité pour sortir de la crise.

Expédier les affaires courantes

"C'est un discours qui ne prétendait pas convaincre qui que ce soit mais obliger l'Espagne à se résigner", a commenté le numéro deux de Podemos, Inigo Errejon.

Depuis les législatives de décembre, M. Rajoy ne fait plus qu'expédier les affaires courantes, avec des pouvoirs limités. Il ne peut ni préparer le budget ni même remplacer ses trois ministres démissionnaires.

ats, afp

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