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Risque d'explosion d'un pétrolier au large du Yémen

Vieux de 45 ans et contenant 1,1 million de barils de brut, le FSO Safer est ancré depuis 2015 au large du port de Hodeida (archives). © KEYSTONE/AP I.R. Consilium
Vieux de 45 ans et contenant 1,1 million de barils de brut, le FSO Safer est ancré depuis 2015 au large du port de Hodeida (archives). © KEYSTONE/AP I.R. Consilium


Publié le 16.08.2020


Des désaccords entre les rebelles et l'ONU au Yémen empêchent jusqu'à présent l'inspection et la réparation d'un pétrolier abandonné au large de ce pays. Contenant 1,1 million de barils de brut, le tanker pourrait exploser et provoquer une marée noire, selon l'ONU.

Le FSO Safer, vieux de 45 ans, est ancré depuis 2015 au large du port de Hodeida (ouest), à une soixantaine de kilomètres des premières zones habitées dans le pays en guerre entre pouvoir et rebelles Houthis depuis 2014.

Le port est contrôlé par les Houthis qui avaient finalement donné le feu vert mi-juillet aux experts de l'ONU pour inspecter le pétrolier, mais ceux-ci attendent toujours une autorisation écrite pour pouvoir s'y rendre.

Dans un communiqué vendredi, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU António Guterres a jugé que "la tragique explosion du 4 août à Beyrouth et la récente marée noire alarmante à l'île Maurice exigent la vigilance du monde entier".

"La structure, l'équipement et les systèmes d'exploitation du Safer se détériorent, ce qui fait planer le risque de fuite, d'explosion ou d'incendie", a averti l'ONU dans son communiqué. Un incident pourrait affecter des pays riverains, notamment Djibouti, l'Erythrée et l'Arabie saoudite, ainsi que le trafic maritime commercial en mer Rouge.

Aucun entretien depuis 2015

Utilisé comme plate-forme de stockage flottante, le navire n'a subi aucun entretien depuis 2015, ce qui a conduit à l'érosion de sa structure et à la détérioration de son état.

Les rebelles insistent pour que l'équipe d'inspection onusienne évalue et répare le navire en une seule visite. Mais l'ONU souhaite que son équipe, après une inspection et de premières réparations, puisse retourner sur le navire si nécessaire. Les rebelles réclament également la présence d'un pays tiers, la Suède ou l'Allemagne, pour superviser le processus de réparation.

Des études menées par des experts indépendants font état, selon l'ONU, d'un risque de déversement d'hydrocarbures qui pourrait détruire les écosystèmes de la mer Rouge, fermer le port vital de Hodeida pendant six mois et exposer plus de 8,4 millions de personnes à des niveaux élevés de polluants.

ats, afp

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