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Santésuisse et les ophtalmologues sont d'accord sur le tarif Tarmed

Grâce aux nouvelles techniques, une opération de la cataracte dure aujourd'hui une vingtaine de minutes. Le médecin peut cependant compter trois heures d'intervention, comme au début des années 2000 (archives). © KEYSTONE/AP/SVEN KAESTNER
Grâce aux nouvelles techniques, une opération de la cataracte dure aujourd'hui une vingtaine de minutes. Le médecin peut cependant compter trois heures d'intervention, comme au début des années 2000 (archives). © KEYSTONE/AP/SVEN KAESTNER


Publié le 24.10.2016


Santésuisse et les ophtalmologues veulent proposer de nouveaux tarifs à la Confédération pour les soins ophtalmologiques d'ici fin octobre. Les oculistes sont d'accord pour dire que "la structure tarifaire actuelle est obsolète", selon la directrice de Santésuisse.

"On peut aujourd'hui calculer une durée de trois heures pour une opération de la cataracte, alors que, dans un cas normal, elle durera seulement 20 minutes", explique la directrice de la faîtière des assureurs Santésuisse Verena Nold, dans une interview parue lundi dans la Berner Zeitung.

Santésuisse et la faîtière des ophtalmologues suisses veulent soumettre leur proposition à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Les négociations sont "à un stade très avancé". Mme Nold indique qu'une révision est aussi planifiée avec les cardiologues.

Intérêts difficiles à concilier

Le délai supplémentaire de quatre mois que la Confédération a fixé aux partenaires tarifaires court jusqu'à fin octobre. Hôpitaux, médecins et assureurs devaient présenter une nouvelle tarification au gouvernement jusqu'à fin juin, mais n'avaient pas réussi à se mettre d'accord.

Le ministre de la santé Alain Berset avait annoncé fin septembre que la structure tarifaire pour les prestations médicales ambulatoires (Tarmed) resterait gelée en 2017. Il veut ainsi éviter un vide conventionnel. En vigueur depuis 2004, la grille actuelle aurait initialement dû être remplacée dès janvier.

Avec 40'000 membres et 70 organisations de médecins - dont celles des ophtalmologues et des cardiologues -, la Fédération des médecins suisses (FMH) constitue un acteur important dans le secteur médical.

"Il est extrêmement difficile pour la FMH de concilier tous les intérêts", relève Verena Nold. "Il est probablement plus simple de trouver un dénominateur commun avec des groupes de médecins isolés plutôt que de viser une révision totale avec tous les médecins."

Médecins agréés par la Confédération

La directrice de Santésuisse lance une nouvelle proposition dans la discussion concernant les primes et les coûts de la santé: elle souhaite freiner le nombre de médecins spécialisés, car la demande croît aussi avec l'offre médicale croissante.

Alors que Bâle compte 30 spécialistes pour 10'000 habitants, ce taux baisse à 8 dans le canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures, ce qui constitue la principale raison des coûts de santé et des primes significativement plus élevés à Bâle, exemplifie-t-elle.

Santésuisse aimerait remplacer l'actuel gel des admissions de médecins par un nouveau régime: la compétence en la matière devrait passer des cantons à la Confédération. Celle-ci devrait en outre définir "combien de médecins et d'hôpitaux sont au minimum et au maximum nécessaires dans un canton ou une région", explique Verena Nold.

Les médecins et les assureurs maladie devraient s'en tenir à ces conditions. "Là où l'offre est trop dense, seuls les meilleurs spécialistes devraient être à la charge de l'assurance de base. Ceux qui souhaiteraient tout de même pratiquer devraient être pris en charge par l'assurance complémentaire", détaille Mme Nold. Elle parle d'un maximum de 15 médecins par branche pour 10'000 habitants.

Les meilleurs spécialistes seraient choisis selon des critères de qualité définis en commun par le corps médical et les assureurs, propose Verena Nold.

ats

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