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Sécurité alimentaire: le PS soutient le contre-projet

Le président du PS Christian Levrat a fustigé les "mensonges" des opposants à la réforme prévoyance vieillesse 2020. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le président du PS Christian Levrat a fustigé les "mensonges" des opposants à la réforme prévoyance vieillesse 2020. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 24.06.2017


Réunis samedi à Fribourg, les délégués du Parti socialiste suisse (PS) ont dit oui à l'unanimité moins une abstention à l'arrêté fédéral sur la sécurité alimentaire. Ils se sont également penchés sur le système de santé. Deux initiatives sont annoncées.

En dépit d'un vote favorable massif, la mouture de sécurité alimentaire soumise au vote le 24 septembre n'a pas enthousiasmé les délégués. Le conseiller national Beat Jans (PS/BS) ne l'a pas caché, le projet a un peu le goût "d'eau tiède". Mais plusieurs arguments plaident en sa faveur, a-t-il indiqué en substance.

Le contre-projet comble les lacunes du texte de l’initiative. Par exemple, "le commerce est mentionné explicitement, ce qui facilite l’acceptation du texte", a souligné le conseiller national. Le texte ne porte donc pas seulement sur la production indigène. Il sert les intérêts des consommateurs, mais il reprend aussi des préoccupations de l’initiative pour des aliments équitables (fair food).

Les délégués n'ont pas eu à décider en matière de Prévoyance vieillesse 2020. Le parti a déjà annoncé la couleur en avril de manière pour le moins inhabituelle. Vu la sensibilité du thème, le PS a demandé à sa base de se prononcer. La démarche était exceptionnelle. Ce n'est que la troisième fois en près de 100 ans qu'un vote général a été organisé. Les militants ont plébiscité en avril dernier le projet par 90,6% des voix.

Pas sur le dos des femmes

Le président du parti Christian Levrat s'est attaché à démontrer ce qu'il a appelé les mensonges opposés à la réforme soumise au scrutin fédéral le 24 septembre. Primo: il est vrai que la gauche voulait une autre réforme, or AVS plus a été rejetée.

Mais un compromis a été trouvé avec son appui et s’articule en deux objectifs: pas de baisse du niveau des rentes, pas d’augmentation de l’âge de la retraite au-delà de 65 ans.

Ainsi, à la baisse du taux de conversion du deuxième pilier fait face une augmentation de 70 francs des rentes AVS; à la hausse de l’âge de la retraite des femmes répondent une meilleure prise en compte des temps partiels, une amélioration de la situation de ceux qui doivent quitter leur emploi après 58 ans et des possibilités de retraites anticipées pour les revenus les plus faibles.

La réforme ne se fait pas sur le dos des femmes, a plaidé le président. Il est vrai que la réforme ne bénéficiera pas aux avocates aisées "à la Petra Gössi ou à la Isabelle Moret". Mais pour toutes les autres femmes, notamment pour toutes celles qui travaillent à temps partiel et gagnent moins de 70'000 francs par année, la réforme apporte une amélioration réelle.

Enfin, certains ont un nouvel argument contre la réforme et l'augmentation des rentes, car un tiers de celles-ci sont servies à l’étranger, s'énerve Christian Levrat. Un tiers des rentes AVS sont servies à l’étranger, mais pour environ 13% du montant total des retraites, rappelle-t-il.

Initiatives en vue

Autre moment fort de l'assemblée: la politique de la santé. Les délégués ont adopté massivement un papier de position d'une trentaine de pages, intitulé "Une concurrence qui coûte cher: pour un système de santé publique solide".

Ce texte fait une analyse et liste des exigences. Selon lui, dans le paysage de la politique sanitaire de la Suisse, il y a une forte tendance à la concurrence et à la privatisation.

La tendance est en majeure partie imputable au nouveau financement hospitalier. Parce que les forfaits par cas (SwissDRG) doivent aussi couvrir les investissements, les hôpitaux publics et privés sont obligés de faire des profits. Ils sont exposés à une concurrence accrue et doivent se faire une place sur le "marché de la santé".

Par ailleurs, "il y a toujours plus d’incitations négatives, qui mènent par exemple à des opérations inutiles, voire dangereuses", a souligné le conseiller fédéral Alain Berset.

Limiter le poids des primes

Une des exigences du papier consiste à limiter le poids des primes pour les ménages. Dans ce sens, l'assemblée a chargé le parti d'élaborer une initiative populaire visant à limiter la charge des primes de l'assurance obligatoire des soins à 10% du revenu disponible des assurés.

Elle s'est prononcée à une très large majorité, contre deux non et 7 abstentions suivant ainsi son comité directeur. La conseillère aux Etats vaudoise Géraldine Savary s'en ait fait l'avocate en plénum. "Mon banquier n'est pas mon médecin, ce n'est pas à lui de décréter le type de traitement que j'ai à suivre", a-t-elle martelé.

L’assemblée a en outre soutenu massivement le lancement à la rentrée par la Coordination romande d'une initiative "Pour un Parlement indépendant des caisses maladie". Cette dernière demande en particulier que le cercle des incompatibilités soit étendu.

ats

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