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Sous pression, Vladimir Poutine hausse le ton face à l'OTAN

Aleksander, victime d'un éclat d'obus, à l'hôpital de Marioupol
Aleksander, victime d'un éclat d'obus, à l'hôpital de Marioupol
La situation est de plus en plus précaire dans l'Est ukrainien.
La situation est de plus en plus précaire dans l'Est ukrainien.


Publié le 26.01.2015


Sous pression croissante des Occidentaux, Vladimir Poutine a accusé lundi l'OTAN de se servir de l'armée ukrainienne comme d'une "Légion étrangère" pour "contenir" la Russie. "Un non-sens", a répliqué le chef de l'Alliance atlantique, qui a tenu une réunion extraordinaire consacrée à l'Ukraine.

Le président russe s'est livré lundi à une diatribe contre les forces ukrainiennes engagées dans l'Est, composées selon lui "en grande partie des soi-disant bataillons de volontaires nationalistes".

"De fait, il ne s'agit pas d'une armée mais d'une Légion étrangère, dans le cas présent une Légion étrangère de l'OTAN", a ajouté le président russe. Son but ? "contenir la Russie" et non servir les intérêts du peuple ukrainien, a-t-il asséné.

A l'issue d'une réunion extraordinaire de la commission OTAN-Ukraine, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a immédiatement répondu au chef de l'Etat russe. "La déclaration selon laquelle il y a une Légion étrangère en Ukraine est un non-sens. Il n'y a pas de légion de l'OTAN, les forces étrangères en Ukraine sont russes", a déclaré M. Stoltenberg.

Il a également accusé la Russie d'avoir fourni ces dernières semaines aux séparatistes prorusses "des centaines de pièces d'équipement avancé, dont des systèmes de roquettes, de l'artillerie lourde, des tanks, des véhicules blindés et des systèmes électroniques militaires".

L'offre de Lavrov

Plus conciliant, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé que la Russie faciliterait des contacts entre Kiev et les rebelles prorusses "dans les prochains jours". La chancelière allemande Angela Merkel a elle demandé à Moscou de faire pression sur les séparatistes.

Un "dialogue direct" entre les belligérants est "essentiel" pour relancer le processus de paix, a estimé M. Lavrov, demandant "aux pays occidentaux (...) de ne rien faire qui puisse donner l'impression aux autorités de Kiev que toutes leurs actions sont automatiquement adoubées par les Occidentaux".

Le ministre russe a néanmoins insisté pour "rappeler qu'il y a une semaine, le président (ukrainien) Petro Porochenko a annoncé publiquement la reprise des hostilités, quelques jours après la rencontre de Berlin", à l'issue de laquelle les chefs de la diplomatie ukrainien, français, allemand et russe avaient appelé entre autres à la fin des hostilités.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait lui se réunir lundi soir.

Tournant psychologique

Après le drame de Marioupol samedi où 30 personnes ont été tuées par des roquettes tirées, selon l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), depuis des zones contrôlées par les séparatistes, la situation était calme lundi.

Les bombardements aux lance-roquettes multiples Grad contre un quartier habité de Marioupol ont marqué un tournant psychologique dans le conflit de neuf mois qui a fait plus de 5000 morts. Les rebelles ont annoncé dans la foulée une offensive qui ne s'est pas pour l'instant vérifiée sur le terrain.

Jusqu'ici, cette dernière grande ville de l'est du pays sous contrôle du gouvernement de Kiev était épargnée même si des combats sporadiques éclataient aux environs.

Evacuations

Face aux attaques conduites désormais sur toute la ligne de front par les rebelles prorusses, qui ont fait 12 morts en 24 heures, les autorités ukrainiennes ont commencé à évacuer les enfants de plusieurs points chauds.

La situation restait tendue autour de Debaltseve, ville stratégique dans la région de Donetsk où les rebelles disent "mener une opération pour repousser les forces ukrainiennes". Un porte-parole ukrainien a confirmé que "les combats étaient en cours".

ats, reu, afp

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