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Septante-neuf morts dans le déraillement d'un train Yaoundé-Douala

Le jour de l'accident, quelques wagons avaient été ajoutés au convoi (archives). © KEYSTONE/AP/JOEL KOUAM
Le jour de l'accident, quelques wagons avaient été ajoutés au convoi (archives). © KEYSTONE/AP/JOEL KOUAM


Publié le 24.10.2016


Septante-neuf personnes ont péri dans le déraillement d'un train Yaoundé-Douala vendredi au Cameroun, selon un nouveau bilan communiqué lundi par la radio d'État (CRTV). Dimanche, onze nouveaux corps ont été sortis des décombres.

Cela porte à 79 le nombre total de victimes, a précisé la CRTV, en citant le ministère de la Santé. La radio ajoute que 551 blessés ont été recensés, dont la majorité a été évacuée vers la métropole portuaire de Douala.

"Les recherches sur le site de l'accident se sont achevées dimanche", a indiqué par ailleurs à l'AFP sous couvert d'anonymat un responsable de la compagnie ferroviaire Camrail, filiale du groupe français Bolloré. Samedi, un responsable de Camrail avait indiqué que 60 à 70 corps avaient été acheminés à Yaoundé.

Sur instruction du président Paul Biya, rentré dimanche au Cameroun après un mois passé à l'étranger, le pays observait lundi une journée de deuil national et les drapeaux étaient en berne. L'Église catholique a appelé à l'organisation de messes de recueillement dans tout le pays.

"Je crois que (le deuil national) c'est la meilleure manière de souligner la solidarité entre toute la Nation et les victimes de cette catastrophe", a déclaré M. Biya peu après son arrivée: "J'ai prescrit une enquête, une enquête approfondie pour établir les causes profondes de ces accidents, ou de ce drame", a-t-il assuré.

Polémique sur les causes

Le train était bondé lorsqu'il a déraillé vendredi à la mi-journée près de la gare d'Eseka (200 km au sud de Yaoundé). Quelques heures auparavant un pont s'était effondré sur l'axe routier reliant les deux villes, interrompant toute circulation. Les voyageurs s'étaient rabattus en masse sur la liaison ferroviaire.

Si aucune raison officielle n'est avancée pour expliquer cet accident, la polémique commence à enfler dans le pays. Accusé d'avoir donné des instructions à la compagnie ferroviaire de rajouter des wagons sur le train accidenté car la circulation routière était interrompue, le ministre des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo'o, s'en est défendu sur les antennes d'une chaîne de télévision privée, Canal 2 International.

Face à la paralysie de la circulation, "Camrail a décidé de rajouter huit voitures au train habituel pour augmenter la capacité" de transport, a affirmé M. Mebe Ngo'o: "Ce n'est pas le ministre qui prend la décision. Le ministre donne une orientation générale", a-t-il argué, soulignant s'être néanmoins "félicité de cette décision" parce qu'elle permettait de proposer "une solution" à "tous ceux qui voulaient prendre la route".

De son côté, le responsable de la communication de Camrail, Florent Ndjock, s'est contenté d'assurer à la télévision d'État qu'il y avait une "enquête qui permettra" de faire la lumière sur l'accident.

ats, afp

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