La Liberté

Shell passe des dépréciations de 15 à 22 milliards de dollars

Le cours du brut avait démarré 2020 autour de 60 dollars avant de plonger jusqu'en territoire négatif en mars et avril, sous l'effet de l'effondrement de la demande à cause des mesures de confinement, combinée à un contexte pré-existant de surproduction (archives). © KEYSTONE/EPA/UDO WEITZ
Le cours du brut avait démarré 2020 autour de 60 dollars avant de plonger jusqu'en territoire négatif en mars et avril, sous l'effet de l'effondrement de la demande à cause des mesures de confinement, combinée à un contexte pré-existant de surproduction (archives). © KEYSTONE/EPA/UDO WEITZ


Publié le 30.06.2020


Royal Dutch Shell a annoncé mardi des dépréciations d'actifs de 15 à 22 milliards de dollars (14,3 à 21 milliards de francs) après impôts au 2e trimestre. Ce montant reflète l'impact de la pandémie de coronavirus sur la demande et les prix de l'or noir.

Cette annonce survient deux semaines après que BP eut annoncé des dépréciations de 13 à 17,5 milliards de dollars pour les mêmes raisons.

"Au deuxième trimestre, Shell a révisé ses perspectives de prix (...) et de marges pour refléter l'impact de la pandémie de Covid-19 et les effets macroéconomiques qui en découlent de même que les fondamentaux sur la demande et l'offre du marché", explique mardi Shell dans son communiqué.

Il ajoute qu'il a par conséquent réévalué ses actifs tangibles et intangibles et qu'il va passer "des charges de dépréciation de 15 à 22 milliards de dollars après impôts au deuxième trimestre".

Si au deuxième trimestre l'extraction de brut est attendue entre 2,3 et 2,4 millions de barils équivalent pétrole par jour, plus que lors des précédentes prévisions, "cela aura un impact limité sur les résultats à cause de l'environnement macroéconomique" et notamment de la chute des cours et des marges, détaille Shell.

Le groupe table en effet sur un baril en moyenne à 35 dollars cette année, un prix ne permettant généralement pas aux majors pétrolières de générer des bénéfices. Shell table ensuite sur 40 dollars l'an prochain et 50 dollars en 2022.

Le cours du brut avait démarré 2020 autour de 60 dollars avant de plonger jusqu'en territoire négatif en mars et avril, sous l'effet de l'effondrement de la demande à cause des mesures de confinement et des restrictions à la production et aux déplacements, combinées à un contexte pré-existant de surproduction et engorgement des infrastructures de stockage.

Les désaccords au sein de l'Opep, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, et de ses alliés de l'Opep + dont la Russie, n'ont fait qu'exacerber ces tendances en mars avant un accord pour limiter la demande et tenter de soutenir les prix de l'or noir.

Quant aux marges moyennes de raffinage à long terme, Shell les sabre de 30% par rapport à ses prévisions précédentes.

Au premier trimestre, Royal Dutch Shell était tombé dans le rouge en raison de l'effondrement des cours, ce qui l'avait conduit à réduire son dividende pour la première fois depuis les années 1940, et avait dit s'attendre à un deuxième trimestre difficile.

Outre les dépréciations d'actifs annoncées mi-juin, son concurrent BP a décidé de supprimer 10.000 emplois dans le monde pour réduire son périmètre et s'adapter à un environnement moins favorable au brut, d'autant qu'il s'est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050, sans avoir pour l'instant expliqué comment y parvenir.

BP a par ailleurs annoncé lundi la cession de ses activités pétrochimiques au groupe industriel britannique Ineos pour 5 milliards de dollars, afin de renforcer ses finances plombées par la crise sanitaire.

ats, awp, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11