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Solar Impulse à mi-chemin entre le Japon et Hawaï

André Borschberg est aux commandes de Solar Impulse jusqu'à Hawaï (archives). © KEYSTONE/EPA SOLAR IMPULSE/SOLAR IMPULSE / JEAN REVILLARD / REZO
André Borschberg est aux commandes de Solar Impulse jusqu'à Hawaï (archives). © KEYSTONE/EPA SOLAR IMPULSE/SOLAR IMPULSE / JEAN REVILLARD / REZO


Publié le 01.07.2015


L'avion Solar Impulse se trouvait mercredi à mi-chemin entre le Japon et Hawaï après le passage d'un premier front froid délicat. Le pilote André Borschberg a déjà réalisé un exploit inédit après plus de deux jours et deux nuits de vol transpacifique sans arrêt.

Il lui reste toutefois encore près de 60 heures à tenir dans son cockpit exigu. "C'est la première fois que nous entamons un troisième jour de vol sans interruption, avec un nouveau cycle de recharge des batteries par le soleil", s'est félicité Bertrand Piccard, pilote en alternance de l'aéronef solaire.

Un important obstacle a cependant dû être franchi avec le passage à la mi-journée d'un premier front froid, selon les organisateurs, ravis de voir ce "mur" derrière l'appareil plutôt que devant. "Un obstacle majeur est franchi", ont-ils assuré sur Internet.

Il est vrai que ce front, qui va grosso modo de Taïwan à l'Alaska, était pendant des jours jugé si dense et infranchissable que Solar Impulse a dû reporter plusieurs fois son départ du Japon où il s'était posé le 1er juin dernier pour attendre un temps clément.

Le passage du front "est un moment très émouvant", s'est exclamé Bertrand Piccard sur Twitter. Peu avant, il s'était enthousiasmé: "C'est un moment fascinant qui montre qu'un avion peut voler en continu en produisant sa propre énergie".

"Je suis en excellente forme. La nuit a été difficile, mais superbe. Je suis complètement dans la mission", avait pour sa part assuré André Borschberg. "J'aurais voulu me faire une raclette dans cet avion", a-t-il même eu le temps de plaisanter.

Rêve de 16 ans

Les météorologues annoncent un autre front froid avant l'arrivée de l'appareil solaire, normalement en fin de semaine à Hawaï. "Mais celui-ci devrait s'estomper sous l'influence de la haute pression dans cette zone", a indiqué Bertrand Piccard mercredi à l'ats.

"Voir cet avion voler sans ravitaillement durant trois jours est la réalisation pour moi d'un rêve vieux de 16 ans. C'est un jour fondamental dans ma vie", a-t-il encore confié.

"Saut dans l'inconnu"

A 16h30 mercredi à Tokyo (09h30 en Suisse), l'avion avait parcouru plus de 4320 kilomètres au-dessus de l'océan, soit 55% du parcours, depuis son départ de Nagoya (centre du Japon) dans la nuit de dimanche à lundi.

"Plusieurs moments critiques auront lieu avant l'arrivée à Hawaï", a prévenu un des responsables de la communication de Solar Impulse dans une vidéo. "C'est un saut dans l'inconnu que réalise André. Jusqu'à ce vol, en cas de problème, nous pouvions décider d'atterrir sur le plus proche aéroport, mais là, l'avion est au milieu de nulle part, au-dessus de l'océan, sans aucune place pour se poser", a insisté Bertrand Piccard.

"Nous devons veiller à ce que les batteries ne se rechargent pas trop rapidement car elles chauffent, la température extérieure étant relativement élevée à cette période de l'année", a expliqué un technicien de la mission.

Un mois à l'arrêt

Solar Impulse 2, dont les ailes sont couvertes de cellules photovoltaïques, avait été bloqué près d'un mois au Japon par de mauvaises conditions climatiques. Il a fini par trouver une fenêtre de temps favorable pour décoller lundi avant l'aube et se lancer à l'assaut du Pacifique.

L'avion est parti le 9 mars dernier d'Abou Dhabi pour un tour du monde de 35'000 kilomètres destiné à promouvoir l'usage des énergies renouvelables, en particulier l'énergie solaire.

ats, afp

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