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Trois conseillers fédéraux ouvrent les feux

Didier Burkhalter s'exprimait vendredi dans sa commune d'origine de Sumiswald (BE). (Archives) © KEYSTONE/THOMAS HODEL
Didier Burkhalter s'exprimait vendredi dans sa commune d'origine de Sumiswald (BE). (Archives) © KEYSTONE/THOMAS HODEL
Didier Burkhalter et son épouse Friedrun sur l'Aelggi Alp le 4 juillet dernier. (archives) © /KEYSTONE/URS FLUEELER
Didier Burkhalter et son épouse Friedrun sur l'Aelggi Alp le 4 juillet dernier. (archives) © /KEYSTONE/URS FLUEELER


Publié le 31.07.2015


Fête nationale • Trois conseillers fédéraux ont ouvert les feux des allocutions du 1er Août vendredi soir. Didier Burkhalter s'exprimait dans sa commune d'origine de Sumiswald (BE), Alain Berset à Lindau (ZH) et Johann Schneider-Ammann à Allschwil (BL).

Didier Burkhalter n'a pas boudé son plaisir dans sa commune d'origine emmentaloise. Sa famille y était déjà installée au 17e siècle. Emmanuel Burkhalter et Elsbeth Wisler se sont mariés en 1617 à Sumiswald, a raconté le conseiller fédéral.

Ils ont eu sept enfants, et nos trois fils représentent la 13e génération, a ajouté le Neuchâtelois. Ses ancêtres ont migré à Neuchâtel il y a quatre générations.

Le mouvement de l'horloge du clocher de la cathédrale St-Elie à Alep, en Syrie, a été fabriqué il y a une centaine d'années à Sumiswald. Ce chef-d'oeuvre d'horlogerie suisse qui faisait carillonner tous les quarts d'heure un "Ave Maria" s'est retrouvé au milieu d'une des pires guerres civiles de notre temps, a relevé le ministre des affaires étrangères.

Cette horloge doit nous rappeler que la paix est un bien central, qu'elle n'est pas éternelle et qu'elle exige un engagement constant. Dans ce domaine, la Suisse et son drapeau ont une crédibilité qu'il s'agit de faire valoir afin de combattre les incertitudes croissantes de notre monde, a conclu Didier Burkhalter.

Collaborer avec l'Europe

Rester réaliste est ce qui sert au mieux les hommes et les femmes en Suisse, a déclaré pour sa part Alain Berset. Le conseiller fédéral a relaté l'histoire de Julius Maggi, l'inventeur à Lindau du bouillon cube "le plus célèbre du monde".

A 23 ans, en 1869, Julius Maggi a repris le moulin de son père. Face à la concurrence étrangère et aux nouvelles technologies, il a décidé de se lancer dans l'alimentaire et inventé le fameux cube. Il s'est posé les bonnes questions et a trouvé les bonnes réponses.

Se poser les bonnes questions, c'est ce que la Suisse doit faire dans le cadre de ses relations avec l'Union européenne. L'isolement n'est pas une option pour un pays traditionnellement ouvert au monde. Nous deviendrions plus pauvres, non seulement financièrement, mais aussi spirituellement, a estimé le Fribourgeois.

Il n'y a pas d'alternative à la collaboration avec l'Europe. Celle-ci doit mieux comprendre notre situation et nous devons mieux l'expliquer, selon le chef du DFI. Mais nous devons aussi essayer de mieux comprendre l'Europe, même si comprendre ne signifie pas être d'accord avec tout ce que fait l'Union européenne.

Pour des solutions pragmatiques

Johann Schneider-Ammann estime qu'il est "irresponsable" de minimiser l'importance des bilatérales pour la Suisse. A Allschwil, le chef du département de l'économie a plaidé pour une solution pragmatique au problème de l'immigration.

Certains milieux dans notre pays pensent que nous sommes assez forts pour aller seuls de l'avant. Ces mêmes milieux ne cessent par ailleurs de minimiser l'importance des bilatérales.

Ce discours contre les bilatérales est tout simplement "irresponsable", pour M. Schneider-Ammann: "Je le dis en tant que ministre de l'économie, je le dis aussi en tant qu'ancien entrepreneur qui a dirigé une société internationale".

Non aux "pyromanes politiques"

Dans une allocution vidéo diffusée sur internet, le président du Parti socialiste (PS) Christian Levrat a fustigé quant à lui les "pyromanes politiques" qui utilisent la problématique de l'asile à des fins électorales. Il a plaidé pour une Suisse ouverte et solidaire.

Le Fribourgeois a critiqué ceux dont le but est d’instrumentaliser la situation des réfugiés et de propager des peurs, des préjugés et du mépris afin de "gagner quelques voix aux prochaines élections". "Nous devons couvrir ces sinistres voix en cette date de Fête nationale et au cours des prochains mois", a-t-il affirmé.

Le socialiste était la semaine dernière en Sicile. Plutôt que la mer et la gastronomie, une autre image l'a frappé, dit-il: celle d’un homme provenant de Syrie, accompagné de petits enfants dont la peur se lisait dans leurs yeux au port de Catane.

Appliquer les décisions du peuple

Pour le président de l'UDC Toni Brunner, qui s'exprimait à Hausen, près de Brugg (AG), il faut appliquer les décisions du peuple. Dans le cas contraire, le citoyen en est réduit à faire le poing dans sa poche, ce qui représente un important potentiel de conflit.

"Nous voulons pouvoir décider de notre avenir", a dit le conseiller national saint-gallois, qui a évoqué dans ce contexte les thèmes de l'immigration et de l'asile. Il a également plaidé en faveur d'une armée forte et bien équipée.

ats

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