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TTIP: les paysans suisses inquiets pour le secteur

Le fait que les Américains soient opposés aux labels AOP/IGP poserait problème aux fabricants de gruyère (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
Le fait que les Américains soient opposés aux labels AOP/IGP poserait problème aux fabricants de gruyère (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY


Publié le 02.05.2016


Le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) inquiète Greenpeace, qui a dévoilé lundi une partie du texte. Même inquiétude en Suisse: un tiers des exploitations agricoles pourrait disparaître en cas d'ouverture totale du secteur agricole.

"Nous ne sommes pas opposés par principe à un accord de libre-échange", a déclaré à l'ats Francis Egger, membre de la direction de l'Union suisse des paysans (USP). Le traité avec la Chine a pu se conclure par exemple sans préjudice notable pour l'agriculture suisse.

Il ne faut pas oublier que la Suisse est un pays importateur de denrées agricoles. Si le traité TTIP (ou Tafta) vise par exemple à remplacer des produits qui viennent d'Irlande à d'autres qui viennent des Etats-Unis, on y est pas opposé. Mais s'il s'agit d'une ouverture totale, sans contingents et droits de douane, les paysans suisses ne pourront pas s'aligner en termes de prix, ajoute Francis Egger.

Dans ce cas-là, un tiers des exploitations agricoles en Suisse pourrait disparaître. Ces dernières pourraient passer de 54'000 à 40'000.

Problème pour les labels

Avec cet accord, l'USP estime que le fait que les Américains ne veulent pas reconnaître les labels AOP ou IGP posent aussi problème. En Suisse, cela serait par exemple compliqué pour le gruyère.

De plus, la mise sur le marché de produits agricoles avec des OGM est contraire aux souhaits des consommateurs suisses, précise Francis Egger.

Les négociateurs américains et européens ont estimé vendredi, en bouclant le 13e cycle de discussions qu'un "important travail" et des "concessions" étaient nécessaires pour boucler les discussions sur l'accord de libre-échange commercial TTIP en 2016, comme le souhaite le président Barack Obama.

Pour sa part, Francis Egger a entendu du côté de Bruxelles que rien ne sera conclu avant le vote sur le Brexit en Grande-Bretagne. "Obama va-t-il vouloir un accord au rabais ? Pas sûr car il y a aussi des résistances aux Etats-Unis. D'ailleurs, Clinton et Trump n'y sont pas très enthousiastes, voire carrément opposés pour ce dernier".

L'ONG Greenpeace a publié lundi 248 pages de documents confidentiels du projet d'accord de libre-échange commercial TTIP. Elle a annoncé que ces pages "confirment les menaces sur la santé, l'environnement et le climat".

ats

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