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"Tuez vos dealers!", exhorte le chef de la police aux toxicomanes

Le chef de la police philippine Ronald dela Rosa a affirmé devant le Sénat que plus de 1700 personnes avaient été tuées pendant la guerre contre la drogue (archives). © KEYSTONE/AP/BULLIT MARQUEZ
Le chef de la police philippine Ronald dela Rosa a affirmé devant le Sénat que plus de 1700 personnes avaient été tuées pendant la guerre contre la drogue (archives). © KEYSTONE/AP/BULLIT MARQUEZ


Publié le 27.08.2016


Le chef de la police philippine a exhorté les toxicomanes à tuer leurs dealers et à brûler leurs maisons. Le président des Philippines, Rodrigo Duterte, a lancé une guerre contre la drogue, qui a fait près de 2000 morts.

"Pourquoi ne leur rendez-vous pas une visite? Vous arrosez leurs maisons d'essence et vous y mettez le feu pour dire votre colère!", a lancé Ronald dela Rosa dans un discours diffusé vendredi matin à la télévision.

"Ils profitent de votre argent, de l'argent qui vous détruit le cerveau. Vous savez qui ils sont. Vous voulez les tuer? Allez-y! Vous pouvez tuer vos dealers parce que vous êtes les victimes", a-t-il dit jeudi à plusieurs centaines de toxicomanes qui s'étaient rendus dans le centre du pays.

Rodrigo Duterte a été élu président en mai sur un programme ultrasécuritaire. Il s'est engagé à mettre fin en six mois au trafic de drogue en faisant abattre des milliers de trafiquants de drogue présumés.

Il avait ouvertement appelé les Philippins au meurtre, notamment lors de son investiture le 30 juin: "Si vous connaissez le moindre drogué, allez-y et tuez-le!".

Excuses

Critiqué de toutes parts dans les médias, M. dela Rosa a présenté ses excuses vendredi. "J'ai dit cela hier parce que je me sentais mal, face à ces pauvres, ces petits trafiquants et consommateurs. Ils ressemblaient à des zombies", a-t-il expliqué.

M. dela Rosa a indiqué il y a quelques jours au Sénat que 1946 personnes avaient péri dans la guerre contre le crime, dont 756 tués par des policiers en situation de légitime défense.

Il a affirmé que des enquêtes étaient en cours sur les 1190 autres, laissant entendre qu'il pouvait s'agir de règlements de comptes entre trafiquants ne voulant pas laisser en vie des personnes susceptibles de les dénoncer.

De nombreux médias et des ONG s'inquiètent cependant de l'existence d'escadrons de la mort échappant à tout contrôle, et du nombre grandissant d'enfants tués.

ats, afp

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