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UBS a investi 5,1 milliards dans les armes nucléaires en 2015

Le numéro un bancaire helvétique, UBS, a investi des milliards dans les armes nucléaires (archives). © KEYSTONE
Le numéro un bancaire helvétique, UBS, a investi des milliards dans les armes nucléaires (archives). © KEYSTONE


Publié le 12.11.2015


Les banques suisses ont encore augmenté leurs investissements dans les armes nucléaires. Selon un rapport, elles ont participé à hauteur de 6,6 milliards de dollars au financement d'entreprises fabriquant de telles armes en 2015.

Avec 5,1 milliards de dollars, UBS se place en haut du podium. Sa part a "fortement" augmenté, critique le rapport "Don’t Bank on the Bomb" (Ne financez pas la bombe) de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN). En 2014, celle-ci s'élevait à 3,7 milliards de dollars. La plus grande banque helvétique est suivie par Credit Suisse qui a investi 1,4 milliard de dollars.

Aux yeux du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), de l'ICAN et de Business and Human Rights Conform (Affaires conformes aux droits de l'homme), il n'est pas acceptable que les deux plus grandes banques helvétiques investissent dans les armées nucléaires, vilipendent-ils dans un communiqué commun publié jeudi.

La banque Edmond de Rothschild et le groupe Pictet sont également mentionnés dans le document. Les deux banques privées genevoises ont investi à hauteur de respectivement 50 millions et 43 millions de dollars.

Alors que la Suisse collabore avec plus de 100 pays pour une abolition d'armes nucléaires au niveau international, le secteur financier sabote ses efforts et profite de façon intentionnelle de lacunes réglementaires en la matière, dénoncent les trois organisations.

Et de citer en exemple, les institutions financières scandinaves qui ont montré que ces pratiques sont évitables et qu'il est possible d'effectuer des investissements judicieux.

Espoir dans le nouveau Parlement

"Il faut que cela cesse", argue la secrétaire du GSsA Meret Schneider. Le financement d'armes nucléaires par des institutions financières doit être proscrit dans le cadre de la loi sur le matériel de guerre, abonde le co-président de Business and Human Rights Conform, Dominique Jaussi.

Au nouveau Parlement de s'activer et d'empêcher "que l'insécurité et l'instabilité s'accroissent, comme c'est le cas avec la course aux armements nucléaires", poursuit-il. "Nous demandons par conséquent que les Chambres fédérales acceptent la motion de la conseillère nationale Evi Allemann (PS/BE)" visant à interdire le financement indirect de matériels de guerre, déposée en 2014. Le Conseil fédéral a proposé au Parlement de la rejeter.

ats

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