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Ultime course contre la montre pour éviter des élections en Espagne

Par sa décision, le parti socialiste évite aux Espagnols de retourner aux urnes pour la troisième fois en un an. © KEYSTONE/EPA EFE/SERGIO BARRENECHEA
Par sa décision, le parti socialiste évite aux Espagnols de retourner aux urnes pour la troisième fois en un an. © KEYSTONE/EPA EFE/SERGIO BARRENECHEA


Publié le 23.10.2016


L'Espagne a entamé dimanche une course contre la montre d'une semaine, depuis le siège du Parti socialiste à Madrid jusqu'au palais gouvernemental de la Moncloa. Elle cherche à former un gouvernement avant d'être contrainte de retourner aux urnes.

Le comité fédéral du parti a décidé dimanche à une majorité de 139 contre 96 de s'abstenir lors du vote de confiance à la chambre pour laisser le conservateur Mariano Rajoy, au pouvoir depuis fin 2011, former un gouvernement minoritaire.

La question a déchiré le plus vieux parti d'Espagne, au point que son ancien chef Pedro Sanchez, partisan du "non" à Rajoy, a été poussé à la démission lors d'un précédent comité fédéral, le 1er octobre, par le camp de l'abstention.

Assuré de la neutralité socialiste, le conservateur Mariano Rajoy devra faire savoir au roi Felipe VI qu'il pense pouvoir obtenir la confiance du Congrès de 350 députés, avec les 137 voix de son Parti populaire, et les 32 que lui ont promises les centristes de Ciudadanos.

Deux votes

Le roi s'entretiendra avec les principaux dirigeants des partis à partir de lundi. Le rendez-vous avec Mariano Rajoy est prévu mardi à 15h30.

Le roi pourra alors le désigner comme candidat à l'investiture, probablement dès mardi soir. C'est la présidente de la Chambre des députés, Ana Pastor, qui annoncera la nouvelle.

Anna Pastor devra décider quand elle convoque les débats parlementaires au cours desquels la candidature de M. Rajoy sera soumise au vote. La Constitution prévoit deux votes, espacés de 48 heures. M. Rajoy a besoin de la majorité absolue au premier tour. Au second, il suffit que les "oui" l'emporte sur les "non".

Avant la fin du mois

Le roi se rendra lui au sommet ibéro-américain de Carthagène des Indes en Colombie, du jeudi au samedi.

La première séance de vote pourrait avoir lieu jeudi 27 ou vendredi 28, la seconde et dernière séance le samedi 29 ou le dimanche 30, certains souhaitant que le débat final ne se tienne pas avant le retour du roi de Colombie.

La Constitution ne précise qu'une chose: le vote d'investiture doit se tenir avant le 31 octobre à minuit, faute de quoi les Chambres seront dissoutes et les Espagnols devront retourner aux urnes en décembre.

Vers un mandat difficile

Si Mariano Rajoy obtient finalement la confiance des députés, le roi pourra le nommer chef du gouvernement et le charger de constituer un cabinet au palais gouvernemental de la Moncloa.

Il entamera alors un mandat des plus difficiles, car il devra négocier chaque mesure avec une Chambre qui ne lui est pas acquise: il aura face à lui 85 élus du Parti socialiste, 71 élus de gauche radicale (Unidos Podemos), des indépendantistes, et des centristes qui se sont promis d'être exigeants.

"Si je veux obtenir plus d'appuis, il est logique que j'adopte mon discours à la nouvelle situation", a déclaré Rajoy vendredi en marge d'un sommet européen à Bruxelles.

ats, afp

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