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Un juge américain refuse de clore les poursuites contre Roman Polanski

Le juge du Tribunal supérieur Scott Gordon a estimé vendredi que Roman Polanski restait un fugitif et que le tribunal ne pouvait pas classer une affaire "simplement parce que cela serait dans l'intérêt de la victime" (archives). © KEYSTONE/EPA/JULIEN WARNAND
Le juge du Tribunal supérieur Scott Gordon a estimé vendredi que Roman Polanski restait un fugitif et que le tribunal ne pouvait pas classer une affaire "simplement parce que cela serait dans l'intérêt de la victime" (archives). © KEYSTONE/EPA/JULIEN WARNAND


Publié le 19.08.2017


Un juge américain a refusé vendredi de clore les poursuites pour agression sexuelle contre le cinéaste Roman Polanski. La demande de classement de l'affaire émanait de la victime du réalisateur franco-polonais, Samantha Geimer.

"Je vous implore d'envisager d'agir de sorte qu'on puisse enfin refermer cette affaire", 40 ans après les faits, avait imploré celle-ci lors d'une audience au tribunal supérieur de Los Angeles en juin. "Je ne parle pas au nom de Roman, mais de la justice." "Je vous implore de faire cela pour moi, par pitié pour moi", avait-elle ajouté.

Le juge du Tribunal supérieur Scott Gordon a estimé vendredi que Polanski restait un fugitif et que le tribunal ne pouvait pas classer une affaire "seulement parce que cela serait dans l'intérêt de la victime".

Accusé de viol

Le réalisateur de 83 ans, célèbre pour "Rosemary's Baby", "Tess" ou plus récemment "Le Pianiste", qui lui a valu la Palme d'Or à Cannes en 2002, est accusé d'avoir drogué Samantha Geimer quand elle avait 13 ans avant de la violer dans la villa de Jack Nicholson, à Los Angeles, en 1977.

Roman Polanski avait reconnu avoir eu des relations sexuelles illégales avec une mineure et, en échange, le juge avait accepté de ne pas retenir d'autres inculpations. L'accord juridique avait été obtenu avec le consentement de la famille et de leurs avocats.

Après 48 jours en détention pour subir un examen psychologique, il avait été libéré pour pouvoir terminer un tournage. D'après des documents déposés par son avocat, Polanski avait obtenu par le juge en charge de l'affaire que les sept semaines qu'il avait déjà passées en détention seraient sa seule peine d'incarcération.

Mais en 1978, convaincu que le juge allait revenir sur cette promesse et l'envoyer en prison, pour peut-être des décennies, il a fui pour la France. Il a depuis toujours refusé de retourner aux Etats-Unis sans assurance qu'il ne serait plus emprisonné.

Autres accusations

Mardi une troisième femme est sortie de l'ombre pour accuser Roman Polanski d'agression sexuelle lorsqu'elle était mineure. Identifiée seulement par le prénom Robin, cette femme a déclaré lors d'une conférence de presse à Los Angeles qu'elle avait été "abusée sexuellement" par le célèbre cinéaste en 1973, lorsqu'elle avait tout juste seize ans.

"Le lendemain, j'ai dit à un(e) ami(e) ce que M. Polanski m'avait fait", a-t-elle expliqué en lisant une déclaration. "Mais, à cette seule exception près, la raison pour laquelle j'ai gardé cela pour moi, c'est que je ne voulais pas que mon père fasse quelque chose qui aurait pu l'envoyer en prison pour le reste de sa vie", a-t-elle ajouté.

La nouvelle accusatrice du metteur en scène a souligné qu'elle avait décidé de sortir de son silence après la demande de Samantha Geimer de clore le dossier.

Témoin

L'avocate de Robin, Gloria Allred, a précisé que l'agression avait eu lieu au sud de la Californie, mais que sa cliente ne donnerait pas plus de détails. Bien qu'il y ait prescription sur son cas, elle pourrait être appelée à témoigner lors d'un futur procès, a fait valoir cette avocate spécialisée dans les affaires d'agressions sexuelles.

En 2010, l'actrice britannique Charlotte Lewis, également représentée par Gloria Allred, avait elle aussi déclaré que le réalisateur l'avait forcée à avoir une relation sexuelle lorsqu'elle avait seize ans.

ats, afp, reu

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