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Un million de cas en Amérique latine, assouplissements en Europe

Alors que la pandémie continue de s'étendre en Amérique du Sud, lundi marque la fin du confinement pour les élèves britanniques de 4 à 6 ans et de 10 à 11 ans, qui vont retrouver les bancs de l'école (archives). © Keystone/AP/ELIZABETH DALZIEL
Alors que la pandémie continue de s'étendre en Amérique du Sud, lundi marque la fin du confinement pour les élèves britanniques de  4 à 6 ans et de 10 à 11 ans, qui vont retrouver les bancs de l'école (archives). © Keystone/AP/ELIZABETH DALZIEL


Publié le 01.06.2020


Principal terrain d'expansion du nouveau coronavirus, l'Amérique latine a franchi le seuil du million de cas confirmés. En Europe le ralentissement de la pandémie incite plusieurs pays à assouplir à nouveau les mesures sanitaires cette semaine.

Au Brésil, de loin le pays d'Amérique latine le plus touché avec plus de 500'000 cas et près de 30'000 décès, l'épidémie de Covid-19 s'accompagne d'une montée des tensions politiques sur la façon d'y faire face.

Des affrontements ont éclaté dimanche soir à Sao Paulo entre partisans et adversaires du président Jair Bolsonaro. Le chef d'Etat d'extrême droite minimise la gravité de l'épidémie, s'oppose aux mesures de confinement ordonnées par les différentes autorités locales et a même pris un bain de foule dimanche à Brasilia, bravant les règles de distanciation physique prônées pour freiner la contagion.

Il a aussi appelé à une reprise des championnats de football. "Comme les footballeurs sont jeunes et sportifs, le risque de mort s'ils attrapent le virus est infiniment réduit", a déclaré le président. Son appel a été mal accueilli. Le directeur sportif du Sao Paulo FC et ancienne idole du Paris SG, Raï, l'a appelé à démissionner.

Hydroxychloroquine pour le Brésil

A Sao Paulo, une manifestation "contre le fascisme" s'est heurtée dimanche à une autre manifestation des partisans du président venus protester contre les mesures de confinement. Plusieurs centaines de personnes se sont battues dans la rue, malgré l'intervention de la police qui a tiré des gaz lacrymogènes. Au moins trois personnes ont été arrêtées.

Aux Etats-Unis, où le bilan de l'épidémie est le plus élevé au monde (104'356 morts comptabilisés dimanche), la crise sanitaire est également aggravée par de profonds clivages politiques et, depuis une semaine, par une flambée de colère après la mort d'un homme noir pendant son interpellation par un policier blanc à Minneapolis, dans le Minnesota.

La Maison Blanche a surpris en annonçant dimanche l'envoi au Brésil de deux millions de doses d'hydroxychloroquine, un médicament antipaludéen dont l'utilisation pour traiter le Covid-19 est controversée.

Le président américain Donald Trump, qui affiche sa proximité idéologique avec M. Bolsonaro, a récemment affirmé qu'il prenait de l'hydroxychloroquine à titre préventif, au mépris des recommandations des autorités sanitaires de son pays. L'efficacité contre le Covid-19 de ce traitement n'a, à ce jour, été démontrée par aucune étude rigoureuse. Plusieurs pays en ont même proscrit l'usage.

Place Saint-Pierre rouverte

Sur le continent américain, la pandémie ravage également le Mexique, où le bilan s'approche des 10'000 morts. Ainsi que le Pérou où elle a contaminé plus de 160'000 personnes, fait plus de 4500 morts et menace les hôpitaux d'effondrement.

Les dégâts économiques provoqués par la pandémie ont poussé le Chili (où le bilan a dépassé dimanche les 1000 morts) et le Pérou à demander des lignes de crédit au Fonds monétaire international pour un total de presque 35 milliards de dollars.

En Europe, l'amélioration de la situation sanitaire conduit à la levée progressive des restrictions imposées aux populations pour enrayer la propagation de la maladie, qui a fait quelque 370'000 morts et contaminé plus de six millions de personnes dans le monde.

A Rome, le pape François s'est adressé dimanche pour la première fois depuis trois mois directement aux fidèles, qui peuvent désormais venir l'écouter en s'espaçant prudemment sur la place Saint-Pierre à Rome.

L'école rouvre au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, les écoles rouvrent lundi pour les élèves de 4 à 6 ans et de 10 à 11 ans, étape clé mais aussi très critiquée du déconfinement voulu par les autorités du deuxième pays le plus endeuillé au monde derrière les Etats-Unis, avec plus de 38'000 morts.

Toujours en Grande-Bretagne, les rassemblements de six personnes sont désormais autorisés et les personnes les plus fragiles, forcées de s'isoler totalement, peuvent sortir prudemment. Certains commerces comme les concessionnaires automobiles ou les marchés peuvent reprendre leur activité.

En Russie, après plus de deux mois de fermeture, de nombreux commerces rouvrent lundi à Moscou et les parcs de la capitale seront à nouveau accessibles aux promeneurs, toutefois obligés de porter un masque dans l'espace public.

En Espagne, les clubs du championnat de football peuvent se remettre à l'entraînement collectif, dernière étape avant le redémarrage de la compétition le 11 juin.

En Arabie saoudite, les fidèles masqués ont afflué dimanche dans les mosquées qui ont rouvert dans tout le royaume, sauf dans la ville sainte de La Mecque, après plus de deux mois de fermeture. Mais sur les réseaux sociaux, certains se sont plaints que certains fidèles ne respectaient pas strictement les règles.

ats, afp

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