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Un plébiscite vu comme un soutien à l'agriculture indigène

"Le peuple veut préserver une agriculture de proximité forte et garder en partie la main sur le contenu de son assiette", selon Jacques Bourgeois, directeur de l'Union suisse des paysans (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
"Le peuple veut préserver une agriculture de proximité forte et garder en partie la main sur le contenu de son assiette", selon Jacques Bourgeois, directeur de l'Union suisse des paysans (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY


Publié le 24.09.2017


Pour les partisans de la sécurité alimentaire, le large oui des Suisses dimanche montre leur soutien à l'agriculture indigène. Les partis politiques, la majorité des agriculteurs et les organisations environnementalistes saluent le résultat à l'unisson.

Selon la première tendance de l'institut gfs.bern diffusée par la RTS, 79% ont accepté de compléter la Constitution par un article sur le sujet.

Les premiers résultats définitifs vont dans ce sens. Le soutien est plus fort du côté romand. Genève, selon le dépouillement de 95% des bulletins de vote, a dit oui à 88,4%. Fribourg l'a accepté à 85,17%, Neuchâtel à près de 87% et le Jura à 89,6%. Les Vaudois ont même été 92,3% à le plébisciter.

En Suisse alémanique, Nidwald a soutenu le texte par 75,6%, tout comme Lucerne (75,42%). Le plébiscite est un peu moins prononcé à Glaris (69,3%), tandis que la Thurgovie l'adopte à 71,4% et Bâle-Ville à 76,8%.

Privilégier la proximité

"Le peuple veut préserver une agriculture de proximité forte et garder en partie la main sur le contenu de son assiette", a réagi Jacques Bourgeois, directeur de l'Union suisse des paysans (USP) au nom d'un comité interpartis, mené par l'USP. Cet article permet de faire face à des défis tels que la démographie, le sol qui disparaît ou le réchauffement climatique, a-t-il ajouté auprès de l'ats.

Pour le conseiller national (PLR/FR), ce nouvel article permet aussi de continuer à renforcer la qualité des produits et doit viser à offrir des conditions décentes aux familles paysannes. Autre élément important à ses yeux: pour les produits importés, la Suisse tiendra désormais davantage compte de la durabilité, donc de facteurs environnementaux et sociaux à l'étranger.

Même son de cloche du côté du conseiller national Jacques Nicolet (UDC/VD): "C'est un signal fort en faveur de l'agriculture suisse et des produits indigènes". Mais l'agriculteur tempère: "Ce n'est qu'une victoire d'étape, car il faudra ensuite concrétiser cette base constitutionnelle dans la législation".

Tous les partis représentés au Parlement soutenaient l'article constitutionnel. Un comité regroupant les Verts, le PVL, le PS et le PLR se réjouit certes de cette voie vers plus de durabilité, mais il salue aussi l'ouverture au marché. "Le contre-projet permet toujours de conclure des accords de libre-échange avec d’autres pays qui contribuent à un développement durable de l’agriculture".

Organisations écologistes satisfaites

Les organisations environnementalistes BirdLife Suisse, Greenpeace, Pro Natura et WWF Suisse expriment aussi leur satisfaction. A leurs yeux, le plébiscite de dimanche constitue un "mandat clair" du peuple "en faveur d’une agriculture plus durable et plus écologique". Mais pour mettre en œuvre la volonté populaire, des adaptations législatives sont indispensables, insistent-elles.

ats

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