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Une ministre sud-coréenne aurait créé une "liste noire" d'artistes

La ministre de la Culture sud-coréenne Cho Yoon-Sun est accusée d'avoir agi ainsi pour priver les artistes de subventions gouvernementales et d'investissements privés et les placer sous surveillance des autorités. © KEYSTONE/EPA POOL/JEON HEON-KYUN / POOL
La ministre de la Culture sud-coréenne Cho Yoon-Sun est accusée d'avoir agi ainsi pour priver les artistes de subventions gouvernementales et d'investissements privés et les placer sous surveillance des autorités. © KEYSTONE/EPA POOL/JEON HEON-KYUN / POOL


Publié le 21.01.2017


La ministre sud-coréenne de la Culture a été arrêtée samedi. Elle est soupçonnée d'avoir constitué une "liste noire" de quelque dix mille artistes critiques de la présidente destituée Park Geun-Hye, a annoncé l'agence Yonhap.

Cho Yoon-Sun est accusée d'avoir agi ainsi pour priver les artistes de subventions gouvernementales et d'investissements privés et les placer sous surveillance des autorités. Un tribunal de Séoul a émis un mandat d'arrêt à son encontre, l'accusant d'abus de pouvoir et de parjure, selon Yonhap.

Le même tribunal a également émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Kim Ki-Choon, ancien chef de cabinet influent de la présidente Park. Il est accusé d'avoir établi une liste d'artistes "gauchisants".

Sur cette "liste noire", figurent des artistes appartenant tant au milieu du cinéma que du théâtre ou de la musique, ou encore de la littérature, représentant un véritable Who's who de la scène artistique sud-coréenne. Parmi les personnes visées, la romancière Han Kang, vainqueur en 2016 du Prix international Man Booker et Park Chan-Wook, le réalisateur de "Old boy", qui a remporté le Grand Prix du festival de Cannes, en 2004.

Plusieurs des artistes visés ont exprimé leur soutien aux partis de l'opposition ou ont critiqué l'administration de Park Geun-Hye ou de son père, Park Chung-Hee, qui a dirigé le pays de 1961 à 1979.

Ressentiment

L'existence de cette "liste noire" a suscité beaucoup de ressentiment dans le pays, ravivant précisément les souvenirs de la dictature militaire des années 1960 à 1980, au cours desquelles le monde de la presse, des arts et des spectacles subissait une censure stricte.

Park Geun-Hye a été destituée par le Parlement le mois dernier en raison d'un vaste scandale de corruption.

ats, afp

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