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Victoire judiciaire pour le leader des manifestations en Thaïlande

Suthep Thaugsuban (g) et Abhisit Vejjajiva (dr) lors de leur procès
Suthep Thaugsuban (g) et Abhisit Vejjajiva (dr) lors de leur procès


Publié le 28.08.2014


Un tribunal thaïlandais s'est déclaré incompétent pour juger l'ex-Premier ministre Abhisit Vejjajiva et son numéro 2 Suthep Thaugsuban, leader des manifestations qui ont secoué la Thaïlande ces derniers mois. Ils sont accusés d'avoir commis un meurtre lors de la répression d'un mouvement de rue au printemps 2010.

Jusqu'à 100'000 Chemises rouges avaient alors occupé le centre de la capitale pendant des semaines. Elles réclamaient la démission du gouvernement d'Abhisit Vejjajiva. L'armée avait donné l'assaut contre les Rouges, supporters de l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d'Etat en 2006. Les violences avaient fait plus de 90 morts et 1900 blessés, en majorité des manifestants.

Les procureurs estimaient que MM. Suthep et Abhisit s'étaient rendus coupables de meurtre et d'abus de pouvoir en autorisant les tirs à balles réelles contre les manifestants, ce que les deux hommes nient. Mais la cour criminelle de Bangkok devant laquelle ils comparaissaient s'est finalement récusée.

Accusations rejetées

Les juges ont argué que la seule juridiction habilitée à juger des membres du gouvernement était une chambre criminelle spécialisée de la Cour suprême. "La cour criminelle a donc décidé aujourd'hui de rejeter les deux accusations", a déclaré un magistrat.

Suthep Thaugsuban est le leader des manifestations antigouvernementales qui ont conduit au coup d'Etat militaire du 22 mai. L'armée a expliqué avoir pris le pouvoir pour mettre un terme à sept mois de manifestations meurtrières contre le gouvernement de Yingluck Shinawatra, soeur de M. Thaksin.

Mais certains accusent la junte d'avoir utilisé cette situation comme prétexte pour se débarrasser de l'influence de Thaksin, qui reste malgré son exil la figure de division du royaume. La junte a prévenu qu'elle se maintiendrait en parallèle au gouvernement, alors que toute élection est repoussée à octobre 2015 au mieux.

Le roi de Thaïlande a approuvé lundi dans ses fonctions de Premier ministre le général Prayut Chan-O-Cha, auteur du coup de force.

ats, afp

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