La Liberté

Walesa rejoint les protestations contre la loi sur la Cour Suprême

Devant le palais présidentiel à Varsovie entre 14'000 et 50'000 manifestants (selon les sources), ont demandé au président Andrzej Duda d'opposer son veto à la réforme de la Cour suprême, ainsi qu'à deux autres réformes qui accroissent le contrôle du pouvoir exécutif sur le système judiciaire. © KEYSTONE/EPA PAP/BARTLOMIEJ ZBOROWSKI
Devant le palais présidentiel à Varsovie entre 14'000 et 50'000 manifestants (selon les sources), ont demandé au président Andrzej Duda d'opposer son veto à la réforme de la Cour suprême, ainsi qu'à deux autres réformes qui accroissent le contrôle du pouvoir exécutif sur le système judiciaire. © KEYSTONE/EPA PAP/BARTLOMIEJ ZBOROWSKI
L'ancien président polonais Lech Walesa (g) a rejoint samedi à Gdansk les manifestants protestant contre une loi sur la Cour suprême. © KEYSTONE/EPA PAP/ADAM WARZAWA
L'ancien président polonais Lech Walesa (g) a rejoint samedi à Gdansk  les manifestants protestant contre une loi sur la Cour suprême. © KEYSTONE/EPA PAP/ADAM WARZAWA


Publié le 22.07.2017


L'ancien président polonais Lech Walesa a rejoint samedi à Gdansk (nord) les manifestants protestant contre une loi sur la Cour suprême. Elle est accusée par l'opposition de menacer l'indépendance de la justice.

Notre génération a réussi à remettre la Pologne sur les rails et à la faire reposer sur la séparation des pouvoirs", a lancé l'ancien président. "On ne peut permettre à personne de détruire cela".

"Moi, malgré mon état de santé je serai toujours avec vous. En 1989, nous vous avons transmis une Pologne démocratique. Vous devez lutter pour elle par tous les moyens", a déclaré le leader historique de Solidarité, ovationné par la foule.

Sans aucune consultation publique préalable, la proposition de loi de députés du parti conservateur au pouvoir a été adoptée mercredi par la chambre basse du Parlement, après des discussions d'une rare violence, puis par le Sénat dans la nuit de vendredi à samedi.

Pour entrer en vigueur, le texte doit être promulgué par le président Andrzej Duda, lui-même issu du parti conservateur Droit et Justice (PiS), dirigé par Jaroslaw Kaczynski. Le chef de l'Etat dispose de 21 jours pour signer le texte, y opposer son véto ou, en cas de doute, le soumettre au Tribunal constitutionnel.

Aspects inconstitutionnels

Certains aspects de cette loi sont jugés inconstitutionnels par l'opposition, des organisations des magistrats, l'Union européenne et le département d'Etat américain.

Le PiS juge pour sa part ces réformes indispensables pour rationaliser le système judiciaire et combattre la corruption.

La Commission européenne a sommé Varsovie de "mettre en suspens" ses réformes, agitant la menace de possibles sanctions pouvant aller jusqu'à la suspension de ses droits de vote au sein de l'UE. L'adoption de telles sanctions nécessite toutefois l'unanimité, et la Hongrie, alliée de Varsovie, a déjà prévenu qu'elle s'y opposerait.

Samedi, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a promis lors d'une visite en Roumanie de défendre la Pologne contre "l'inquisition" de Bruxelles, vouée selon lui à l'échec.

Manifestations

Des Polonais sont descendus dans la rue pour protester contre cette loi dans des dizaines de villes polonaises. A Varsovie, quelques milliers de personnes se sont réunies samedi dans la soirée devant le Palais présidentiel pour demander au chef de l'Etat d'opposer son véto à la loi sur la Cour suprême, ainsi qu'à deux autres textes, qui selon eux accroissent le contrôle du pouvoir exécutif sur le système judiciaire. Ils devaient se rendre ensuite devant le siège de la Cour suprême.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11