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Washington en passe de suspendre le dialogue avec Moscou

"Nous en sommes arrivés à un moment où nous allons devoir chercher d'autres voies", a déclaré le secrétaire d'Etat américain, John Kerry (archives). © KEYSTONE/FR103966 AP/JASON DECROW
"Nous en sommes arrivés à un moment où nous allons devoir chercher d'autres voies",  a déclaré le secrétaire d'Etat américain, John Kerry (archives). © KEYSTONE/FR103966 AP/JASON DECROW


Publié le 29.09.2016


Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a déclaré jeudi que les Etats-Unis étaient sur le point de suspendre leurs discussions avec la Russie sur la Syrie. Il réagissait aux déclarations de Moscou, assurant vouloir continuer ses frappes aériennes sur Alep.

"Nous sommes en passe de suspendre les discussions, car il est absurde, tandis qu'ont lieu de tels bombardements, de continuer à négocier pour aborder les choses sérieusement", a déclaré le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. "Nous en sommes arrivés à un moment où nous allons devoir chercher d'autres voies."

Selon des responsables américains interrogés mercredi, l'administration Obama a commencé à envisager des réponses plus dures, y compris militaires, face à l'offensive menée par le régime syrien et son allié russe. "Le président a demandé à toutes les agences d'avancer des options, certaines connues, certaines nouvelles, que nous examinons très activement", a confirmé jeudi, sans plus de détails, le secrétaire d'Etat adjoint Antony Blinken.

Plus tôt dans la journée, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé que la Russie "continuerait la mission de son armée de l'air en soutien à la lutte antiterroriste que mènent les forces armées syriennes". Et d'ajouter que la responsabilité de la reprise des combats incombait aux Etats-Unis qui, a-t-il dit, n'ont pas su respecter leur engagement à distinguer les rebelles modérés des groupes djihadistes.

Négociations difficiles

Les capitales occidentales avaient de leur côté laissé entendre mercredi que les bombardements du régime et de son allié russe pouvaient s'apparenter à des "crimes de guerre". Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a notamment annoncé que son pays avait proposé à l'ONU une résolution pour un cessez-le-feu.

Et jeudi, la chancelière allemande Angela Merkel et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont joint leurs voix aux critiques. Ils affirment que la Russie a une "responsabilité particulière pour réduire la violence en Syrie".

Malgré cette escalade verbale, l'émissaire adjoint de l'ONU, Ramzy Ezzeldin Ramzy a affirmé jeudi devant la presse que ni les Etats-Unis, ni la Russie, n'ont estimé que l'accord sur la trêve n'était plus en vigueur. "Ils continuent de trouver des moyens" de coopérer, assure-t-il.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a lui été obligé de constater que des négociations de paix paraissent "très difficiles" à organiser, alors que "les bombes tombent partout".

Hôpitaux visés

Ville-clé du conflit, Alep est effectivement soumise à d'intenses frappes des aviations russe et syrienne depuis l'échec d'une trêve négociée le 9 septembre par les Russes et les Américains.

La situation à Alep est "la plus grave catastrophe humanitaire jamais vue en Syrie" en cinq ans de guerre, a dénoncé jeudi le chef des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien. Il a souligné devant le Conseil de sécurité que le système de santé dans la partie assiégée de la ville "était sur le point de s'écrouler totalement" et que les enfants "étaient les plus vulnérables".

ats, afp, reu

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