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Boko Haram a chassé les chrétiens qui ne voulaient pas se convertir à l'islam

Afrique • Fuyant les violences de Boko Haram, des dizaines de milliers de réfugiés nigérians ont fui au Cameroun voisin. La secte islamique a chassés des chrétiens de leurs villages parce qu'ils ne voulaient pas se convertir à l'islam. Des Eglises locales font leur possible pour les accueillir et les aider.

Capture d'écran d'une vidéo de Boko Haram montrant son chef, Abubakar Shekau, le 2 octobre 2014. © DR
Capture d'écran d'une vidéo de Boko Haram montrant son chef, Abubakar Shekau, le 2 octobre 2014. © DR

APIC

Publié le 31.10.2014

Temps de lecture estimé : 2 minutes

La communauté de Minawao, le principal point où se regroupent les réfugiés au Cameroun, s’est empressée d’aider les Nigérians, en majorité chrétiens, rapporte l'organisation de défense des chrétiens «Portes ouvertes», dans un communiqué du 31 octobre. Les habitants ont rassemblé autant de nourriture que possible pour compléter la modeste aide alimentaire apportée par les autorités.

Au moins 82 familles ont été hébergées dans l’enceinte d'une église protestante locale. Les deux pasteurs font de leur mieux pour les assister, également sur le plan moral. «Nous avons rassemblé nos frères et sœurs dans la cour pour les encourager. Il a été demandé à chacun d’exhorter son voisin en lui disant de ne pas céder aux difficultés. Il y a eu quelques sourires. Nous nous sommes tous donné la main et nous avons prié pour eux», confie l'un des hommes d'Eglise.

Eglises et maisons brûlées

«Portes ouvertes» présente le témoignage de Lydia, qui, comme 1500 familles du Nigeria, a récemment traversé la frontière pour trouver refuge au Cameroun. «Mon village est maintenant aux mains de Boko Haram. Les insurgés voulaient qu’on se convertisse à l’islam, mais nous avons refusé. Alors ils ont pillé et brûlé nos maisons, nos églises, avant de nous chasser. C’était la panique. Il y a eu des morts. Quel désespoir!», se lamente Lydia.

En un an, 43'000 réfugiés nigérians, dont de nombreux chrétiens, sont arrivés au camp de Minawao, auxquels s’ajoutent des Camerounais qui ont préféré s’éloigner de la dangereuse frontière nigériane. L’atmosphère est tendue, les autorités aussi, note l'ONG de défense des chrétiens.

Des conditions terribles

Beaucoup des réfugiés sont des femmes et des enfants terrorisés qui ont marché plusieurs jours sans manger. Ils avaient tout juste de quoi boire, rien pour dormir. Leur quotidien est très difficile, assure «Portes ouvertes». Ils disposent de quatre à cinq mesures de céréales par mois (soit la moitié du minimum vital), n'ont pas de savon ni de toilettes salubres.

Nombreux sont ceux qui n’ont pas de couverture, alors que les nuits sont fraîches et le sol humide. Beaucoup tombent malades, avertit l'ONG, qui indique qu'un groupe de ses collaborateurs s'est rendu auprès des chrétiens réfugiés pour évaluer leurs besoins et leur venir en aide. 

A lire également: «Nigeria: Boko Haram, c’est qui ? C’est quoi ?»

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