Le pastiche est sans appel. Et pour cause, la JSF a simplement repris le texte de l’initiative fédérale soumise au peuple le 28 février en remplaçant les mots «territoire suisse» par «district de sa commune d’origine» et «droit international» par «droit fédéral». Sans oublier d’ajouter quelques virgules et conjonctions de coordination. «Pour améliorer le français fédéral.»

«Nous ne faisons que ramener au niveau cantonal ce qui est proposé à l’échelle fédérale», dit Brice Touilloux, président de la JSF. Si la formation se lance la fleur au fusil dans ce combat, elle n’en poursuit pas moins un but plus vindicatif: susciter l’indignation et réveiller la conscience de certains par rapport au texte dont elle s’inspire. «Beaucoup de Fribourgeois ne vivent pas à l’endroit dont ils sont originaires», poursuit le président de la JSF.

Le parti pousse la parodie jusqu’à utiliser les codes visuels de l’UDC. Les fameux moutons blancs et noirs deviennent pour l’un Fribourgeois et pour l’autre Gruérien - ce dernier dégustant bien sûr une fondue! Une pique contre les Gruériens? «Je suis moi-même Sarinois et Gruérien», répond Brice Touilloux. «Et l’écusson de la Gruyère est joli.»

Dans son communiqué de presse, la JSF en remet une couche: «Ces immigrés, fils ou petits-fils d’immigrés d’autres districts ne peuvent pas venir impunément perpétrer des crimes dans les régions qui les ont accueillis et leur ont parfois offert un travail. Nous ne voulons plus que les districts se fassent envahir par des fraudeurs à l’aide sociale, même par mauvaise maîtrise du patois local».

De quoi faire rire jaune certains citoyens? La JSF en aura le cœur net demain (jeudi 4 février) à 16h20 sur la place Georges-Python, à Fribourg, où elle entamera sa récolte de signatures. Mais qu’on se rassure, les paraphes n’auront aucune valeur légale. Il s’agit simplement pour la JSF de prendre la température. Les feuilles seront ensuite détruites, disent-ils. Sauf s’ils font de l’humour.