On peut cracher le feu et être chatouilleux. Les Dragons n’ont donc pas supporté la radiographie sans complaisance de leur équipe publiée par «La Liberté» le jour de la reprise du championnat. Ils ont décidé de boycotter son auteur - mais pas les autres journalistes en charge du hockey, précisons-le - en refusant ostensiblement de lui parler. Cette «interdiction professionnelle» était d’autant plus grave qu’elle punissait, bien au-delà du journaliste en cause, les lecteurs de «La Liberté», dont de nombreux supporters de Gottéron. Inadmissible de la part de professionnels.

L’imparfait est de rigueur, puisque au terme d’une franche explication, le président et le directeur du HC Gottéron ont décidé de «remettre les choses à plat» et de prier les joueurs de lever leur mesure de rétorsion, tout en comprenant qu’ils aient été «blessés» par l’analyse de «La Liberté».

Faut-il le rappeler? Ce journal n’a pas vocation à être la gazette des jours heureux ou le bulletin paroissial de Saint-Gottéron. «La Liberté» voue beaucoup de moyens et d’énergie à suivre ce club phare et ô combien fédérateur, qui fait vibrer tout le canton. Elle se réjouit de ses exploits, mais n’entend pas cacher ses problèmes ou ses faiblesses sous une épaisse couche de glace. Il lui arrive de rayer la belle surface lissée d’un coup de patin rageur ou indigné - les joueurs ne sont pas les seuls à connaître des émotions - ou de livrer une analyse froide mais étayée du club. «La Liberté» s’efforce ainsi de satisfaire à son premier devoir avec professionnalisme: informer et encore informer, que l’information plaise ou non, afin que les lecteurs puissent se forger leur propre opinion.

Chacun à sa place et dans son rôle, et la cage des Dragons sera bien gardée.