Au bon temps de la vérité
jean ammann
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le mot de la fin
Cette époque effervescente – mais y en eut-il jamais d’étale? – serait celle de la postvérité. Depuis quelques semaines, je lis ce mot partout sous la plume des plus brillants penseurs: nous sommes entrés dans l’ère de la postvérité, rapport aux bobards de Trump, de Boris Johnson et des autres démagos que le peuple se choisit démocratiquement.
L’ère post-quelquechose, c’est toujours très chic. Cela donne une légère touche intellectuelle à bien des platitudes. L’ère postmoderne, l’ère postindustrielle, bientôt l’ère postpostmoderne…
Postvérité… C’est un beau concept, mais j’ai toujours eu du mal avec les beaux concepts, c’est mon côté réfractaire à la philosophie, qui est l’art d’habiller d’abstrus notre ignorance face aux grands mystères (l’Etre premier, l’âme, le bien, le mal, l’infini). Nous sommes donc dans l’ère de la postvérité, parce que Trump a réussi à enfumer la moitié de l’Amérique, parce que même les démentis les plus sérieux n’ont pas suffi à