Chronique: Les illuminés ont les phares éteints
Pascal Bertschy
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Tous alignés couverts! L’heure est grave, plus question de finasser ou de nuancer. Raisonneurs ou dissidents, dégagez! On ne veut voir qu’une seule tête, entendre qu’un son de cloche. On est ceci ou cela, bon ou méchant. C’est noir ou blanc, camp contre camp, et pas de quartier!
Fichues années 2020. Pandémie, guerre à l’Est, bain de sang au Proche-Orient ou autre affaire d’ampleur planétaire, elles ne favorisent ni l’esprit critique ni la pensée complexe. Comme en d’autres temps, force est à l’alignement. Et s’aligner sur la parole officielle ou sur le ressassement médiatique, cela épargne d’inutiles querelles ou tracas.
Nous voilà dans un moment où la propagande fait rage, où resurgissent des propos d’un autre âge. De telles périodes, sous nos cieux, il y en a eu d’autres. Celle d’aujourd’hui s’accompagne, à hauteur d’homme, de musiques grinçantes. Comme ce «Je suis pour qu’on tue les Russes», lâché par un monsieur croisé par hasard. Il m’a sorti ça avant de me recomman