La Liberté

Commercer avec l’Orient?

Publié le 04.08.2020

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«L’Orient notre avenir?» C’est le titre d’une lettre que j’ai écrite dans un journal régional en 2014 avec le contenu suivant: bien sûr que la tentation est grande de vouloir diversifier la clientèle de notre économie. De vouloir moins dépendre de nos voisins occidentaux et même des Américains en s’orientant vers l’Asie.

Mais la morale et la raison nous permettent-elles de vendre, par exemple, des montres luxueuses de plusieurs milliers de francs aux dirigeants de certains pays (scolarisation précaire des jeunes filles au Pakistan) et d’entreprises qui abusent (comme l’esclavage industriel des femmes et enfants en Inde), alors qu’environ un tiers des habitants de ces régions vivent dans l’extrême pauvreté?

Sachant aussi qu’il existe plus de 1000 camps en Chine, où sont forcés de travailler quelque 3 à 5 millions de prisonniers essentiellement politiques (LL du 11.7.12) et que la Chine achète des surfaces énormes de terres agricoles en Afrique aux dépens des indigènes?

Peut-on s’étendre sans exigences sociales vers ces régions bien peu démocratiques de l’Orient où la pollution prend des proportions catastrophiques? En sachant que Pékin a déplacé de force un tiers de la population du Tibet dans le but de resserrer le contrôle politique? Voire vers des pays où une seule religion (la leur évidemment) est permise? Et bien d’autres cas encore!

Six ans plus tard, j’aimerais tant me tromper, mais hélas n’allons-nous pas nous remettre sur le même chemin de l’appât du gain à n’importe quel risque, «comme d’habitude» après chaque catastrophe mondiale?

Ernest Bersier, Montbrelloz

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