Albertine, trait mutin
L’illustratrice genevoise est lauréate du prestigieux Prix Andersen, sorte de Nobel de la littérature jeunesse. Ou quand dessiner c’est gagner
Thierry Raboud
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Lauriers » Une deux-chevaux bringuebale dans les rues de Dardagny; à travers le toit jaillit une tête en joie puis une pluie de confettis… Avec pareil souvenir d’enfance, il ne faut pas s’étonner que l’univers d’Albertine Zullo soit peuplé de vaches vélocipèdes, d’aérophages cocos appelés Dada, d’apprentis philosophes, de personnages ondoyants, d’envols bariolés – de zizis parfois, mais c’est une autre histoire. Depuis trente albums, la dessinatrice genevoise offre aux jeunes lecteurs des horizons imaginaires de fine malice, où le Président du Monde et autres puissants gratteurs de ciel ne sont que tristes sires en un monde de joyeux drilles.
Son dessin d’idée, porté par une ligne claire qui confère à son univers un caractère d’élégante mutinerie, s’est vu cette sem