Le rock déjoué à vol d’oiseau
A Yverdon, 88 pinsons ont pris un centre d’art pour volière, des guitares pour nichoirs. Un concert organique, immersif et hautement poétique
Thierry Raboud
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Art contemporain » Soudain, des piaillements qui fendent l’air. Puis un essaim de notes distordues, arpège inouï que l’écho fait rebondir jusqu’au silence revenu. Une colonie d’oiseaux vient de se poser sur les cordes d’une guitare, vous voilà de concert avec la beauté même.
Le Centre d’art contemporain d’Yverdon est leur volière, la musique leur nichoir. Il faut donc fendre un premier rideau de métal, fermer la porte derrière soi, en ouvrir un second, pénétrer dans cet espace qui est l’œuvre. Un chemin de bois invite à sillonner ces 300 m2 de sable plantés de graminées, de cymbales et d’instruments. Déambulatoire poétique où l’on s’évade, attentif à la pulsation organique de ce rock saisi au vol.
Voici l’oiseleur, quelques jours avant le vernissag