A Olten, le monde au comptoir
Si Olten n’était pas, ces deux-là l’inventeraient. En joyeux réalistes, Alex Capus et Pedro Lenz y puisent leurs histoires universelles
Thierry Raboud
Temps de lecture estimé : 9 minutes
Outre-Sarine » Nul besoin de décrire les lieux. Tout est dans Au Sevilla Bar signé Alex Capus, et l’on pousse la porte de ce bistrot comme on entre dans le roman qui porte son nom – ou presque, de ce presque qui est l’étoffe de toute littérature.
A Olten, le Galicia Bar est une incongruité urbanistique. A trois pas de la gare, une étroite bicoque posée là depuis toujours, désormais cernée de tours climatisées, surgeons d’une prétendue modernité de verre et de métal qui prolifère en gabarits plus hauts que le soleil. A leur pied, comme un défi, une excentricité architecturale: cet irréductible troquet.
«J’aime ce qui dure», confirme l’écrivain-tenancier, attablé entre le billard et le zinc, entre la grande vitrine qui donne sur la rue où feulent les poids lourds et