Ainsi va la vie
Temps de lecture estimé : 1 minute
Arthur Billerey » Dans son idéale pureté, la fleur de Mallarmé était «l’absente de tout bouquet». Celle que dessine la plume d’Arthur Billerey ne pousse pas sur pareil terreau: «Ce n’est pas en disant fleur / que la couleur ouvre nos yeux / les tiens les miens ceux du facteur». Et pourtant ses vers persévèrent jusqu’à nouer «le bouquet d’une parole à venir», offerte au voisin de palier ou au monde entier.
Poète né en 1991, Arthur Billerey travaille aux Editions de l’Aire où il publie ce premier recueil, A l’aube des mouches. Un joyeux réalisme, allant et ingambe, traverse ces poèmes de belle fraîcheur placés sous les auspices de Prévert et d’Aragon. Rythmés de refrains, les poèmes en distiques ou tercets sont les plus convaincants, même si Billerey préfère l’effervescence du sens au rigorisme formel. C’est disparate et généreux: «ainsi va la vie» et ses infimes faits divers qui souvent ici font plus que dix vers. Qu’importe, tant qu’il peut les conclure en absolu (ou en pied