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La poésie pour érotiser la vie

Octavio Paz • L’écrivain mexicain, nobélisé en 1990, reste l’une des grandes figures de la littérature latino-américaine. Ce que montre avec intelligence son premier biographe.

L’intelligence d’Octavio Paz (ici en juillet 1989) est d’avoir toujours su privilégier la liberté de la création, la puissance du verbe face aux idéologies. © Jacques Sassier
L’intelligence d’Octavio Paz (ici en juillet 1989) est d’avoir toujours su privilégier la liberté de la création, la puissance du verbe face aux idéologies. © Jacques Sassier

Alain Favarger

Publié le 20.12.2014

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Il avait une belle tête métisse, le visage large à l’air enjoué, le front haut sous une crinière de jais. Frappaient ses sourcils broussailleux, son nez légèrement épaté, sa peau cuivrée, son sourire à fleur de lèvres et une plénitude des traits rappelant les sculptures olmèques. Issu de la bourgeoisie mexicaine, entre un père avocat, converti à la cause zapatiste, devenu défenseur des paysans sans terre, et une mère dévouée, mais rude, Octavio Paz a pleinement épousé son temps.

Né en 1914, à cheval entre la tourmente révolutionnaire mexicaine et l’éclatement de la Première Guerre mondiale, il traversera les soubresauts de son siècle. A la fois comme témoin et protagoniste, de la guerre d’Espagne à la chute du mur de Berlin, comme diplomate et po&egr

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