Laura Alcoba, la danse de l’adolescence
Temps de lecture estimé : 1 minute
Roman » Une fillette de 12 ans qui demande une mygale noire et velue comme animal de compagnie, n’est-ce pas inhabituel? Mais elle insiste, cette araignée-poussin, je la câlinerai, je la sortirai chaque soir de sa cage pour la laisser danser sur le parquet. Inhabituel aussi est le destinataire de cette requête secrète: un père absent, dont l’enfant ne peut recevoir l’affection que par lettres.
Cette nouvelle vie dans un «presque Paris» en bordure de l’autoroute, dans l’ombre bleutée des tours Mercuriales, cette découverte enfantine éblouissante des poèmes de Verlaine ou Théophile Gautier, comment alors la partager? Dans leur correspondance, tout français est interdit. La censure est impitoyable, une erreur serait fatale. De la prison argentine de La Plata, sa «cage» à lui où il est détenu depuis plusieurs années pour opposition à la dictature argentine (1976-1983), le père devine que sa petite quitte l’enfance.
C’est donc autour de ce manque, de la parole bâillonnée e