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Mort d’un buveur de déluges

L’écrivain belge Marcel Moreau laisse une œuvre considérable, ardente et inclassable. Hommage

Image tirée du documentaire Marcel Moreau: Se dépasser pour s’atteindre de Stefan Thibeau (2018). © DR
Image tirée du documentaire Marcel Moreau: Se dépasser pour s’atteindre de Stefan Thibeau (2018). © DR

Thierry Raboud

Publié le 08.04.2020

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Disparition » «Des accordéons de chair et de rire se poussaient désarticulés dans les impasses.» Il faut éprouver le verbe de Marcel Moreau, son lyrisme tordu et furibond, ses obscurités en débordements ivres. Goûter cette prose éclaboussée d’excès pour mesurer à quel point son auteur, mort le 4 avril dernier des suites du coronavirus, fut grand et le restera.

Un éternel intempérant qui écrivait comme on poignarde; art viscéral, instinctif, rythmique. «Pour lui, écrire était quelque chose de physique, ce n’était pas du tout cérébral, ça venait du corps, du ventre. Son écriture ne pouvait donc pas supporter une quelconque diminution due à la vieillesse. C’est sans doute pour ça qu’il n’arrivait plus à écrire: parce que sa main n’allait plus assez vite par rapport aux mots qui affluaient toujours en lui à la même vitesse folle», confie le réalisateur Stefan Thibeau, qui en 2018 signait Se dépasser pour s’atteindre, documentaire testamentaire consacré à cette obscure figure du

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