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Sauter du réel en marche

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Publié le 14.05.2016

Temps de lecture estimé : 1 minute

un roman primé

La fiction ne sert pas qu’à amplifier le passé, elle peut aussi en combler les vides. David Bosc s’y essaie hardiment dans son livre Mourir et puis sauter sur son cheval, dont le titre aventureux est emprunté à un vers de Mandelstam. Un petit roman étonnant, auréolé du Prix Michel-Dentan 2016 qui sera remis à son auteur jeudi soir à Lausanne.

Après le très remarqué Claire Fontaine, l’écrivain français, installé dans la capitale vaudoise où il travaille pour le compte des Editions Noir sur Blanc, est parti d’un fait divers pour mettre en branle l’imaginaire. En septembre 1945, une jeune artiste espagnole vivant avec son père à Londres est retrouvée morte, après avoir vraisemblablement sauté d’une fenêtre. Les journaux de l’époque s’emparent de l’histoire pour conclure à un accès de folie. David Bosc, lui, donne à voir ces coupures de presse avant d’imaginer le journal intime de Sonia Araquistáin, tressé de mots où déborde son monde intérieur. Dans le Londres de l’après-guerre, on découvre ses amours impulsives, ses filatures rêveuses, sa liberté aiguillonnée par «une joie d’évadée, des enthousiasmes de jeune chat qui lutte avec les ombres, agresse les mirages». Une prose gonflée de mystère, en subtil décalage avec les carcans du réel. TR

> David Bosc, Mourir et puis sauter sur son cheval, Ed. Verdier, 99 pp.

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