Tahar Ben Jelloun » «Je n’étais pas un tueur, mais un «hâteur» de mort», se justifie le narrateur de L’insomnie, un scénariste marocain dont on ne connaîtra jamais l’identité, miraculeusement soulagé de ses troubles du sommeil après avoir tué sa mère. Cependant l’effet s’estompe rapidement. Il décide alors d’assassiner des individus en fin de vie qui le «méritent»: un pédophile, un ex-bourreau, un trafiquant de drogue, etc. La liste des victimes s’allonge au fil d’un récit délirant, dans lequel le narrateur tue inlassablement pour atteindre un but devenu obsession: dormir.

Ecrivain francophone le plus traduit au monde, membre de l’Académie Goncourt, Tahar Ben Jelloun signe un roman original, loufoque et teinté de cynisme. Les nombreux personnages traversant la vie du scénariste sont hauts en couleur, même si certains manquent un peu d’épaisseur. Léger au premier abord, l’ouvrage contient d’ailleurs une intéressante critique de la corruption, de l’intolérance et des inégalité